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La PAC de Hollande ne fait pas l'unanimité dans le monde agricole

Publié le 03/10/2013 16:25
Mis à jour le 03/10/2013 19:20

Les contours de la future Politique agricole commune (PAC) annoncés par Hollande mercredi ne font pas l'unanimité: si la puissante FNSEA semble satisfaite, certains, comme les céréaliers ou les syndicats minoritaires, ne cachent pas leur déception.

La FNSEA est le principal syndicat agricole avec plus de 50% des votes des agriculteurs. Une fédération puissante, relayée par de nombreuses associations spécialisées, que le gouvernement socialiste ne peut ignorer.

Alors quand François Hollande a dévoilé mercredi la PAC française 2014-2020, certains, comme José Bové, député européen mais surtout ancien leader de la Confédération paysanne, ont estimé que le président s'était "couché devant la FNSEA".

Certes, la FNSEA a plutôt salué l'ambition présidentielle. Son président, Xavier Beulin a relevé "la volonté d'avoir une agriculture compétitive, performante" et celle de "conforter l'élevage en France".

Un ton plutôt positif alors que le président de la République a validé le dispositif de surdotation des 52 premiers hectares favorable aux petites et moyennes exploitations, à laquelle le syndicat était pourtant farouchement opposé.

Mais, au sein de la FNSEA, tous ne sont pas satisfaits.

A commencer par les céréaliers. Car, en réorientant près d'un milliard d'euros en faveur de l'élevage et en décidant d'aller vers plus d'équité dans le versement des aides à l'hectare (avec une convergence à 70%, permettant à chaque agriculteur de toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare), Hollande "expose l'agriculture performante et les céréaliers français à de lourdes pertes de revenus et à des distorsions de concurrence insupportables" en Europe, estiment leurs deux associations, l'AGPB et l'AGPM.

Pour les associations de producteurs de céréales à paille (AGPB) et de maïs (AGPM), adhérentes de la FNSEA, les choix du gouvernement sont "contestables".

Les producteurs d'oléagineux et protéagineux de la FOP estiment eux que "la tonalité générale" est "plutôt favorable" et se disent satisfaits de la volonté affichée "de réduire la dépendance en protéines végétales". Mais ils tiennent à rappeler leur opposition à la mise en place d'une surprime sur les premiers hectares.

Les premiers éleveurs à réagir semblent eux plutôt contents: la Fédération nationale ovine (FNO) salue un "compromis" qui est "dans l'ensemble favorable à l'élevage".

Les Jeunes Agriculteurs (JA), allié traditionnel du syndicat majoritaire, ont aussi "favorablement" accueilli ces annonces.

"Manque de courage politique"

'Manque de courage politique'

Mais du côté des syndicats minoritaires, c'est la déception.

La Coordination rurale, syndicat plutôt marqué à droite, comme tout le monde agricole à l'exception de la Confédération paysanne, estime que cette PAC "n'est qu'une option politique de circonstance sans vision stratégique".

"Dans cette logique de redistribution où chacun est tenté d'identifier qui perd et qui gagne, la Coordination Rurale ne peut qu'établir le constat d'une politique agricole commune devenue moribonde".

A la Confédération paysanne, on nourrissait de grands espoirs. Mais "loin des promesses d’une PAC pour l’emploi et l’élevage, les avantages acquis de certains sont conservés, cachés sous des demi-mesures qui ne servent que d'alibi +de gauche+ à une politique de lobbyistes".

"La majoration sur les 52 premiers hectares, c’est LA mesure de Stéphane Le Foll, arrachée fièrement à Bruxelles avec la possibilité d’y consacrer 30% du budget. Pourtant, malgré tout, l’enveloppe sera limitée à 20% (du budget des aides directes, ndlr), histoire de ne pas trop amputer les revenus des grandes exploitations", poursuit le syndicat.

"La convergence a elle aussi été réduite comme peau de chagrin. Avec un objectif de seulement 70% en 2019, cela maintient l’iniquité", poursuit-il alors que la France pouvait aller jusqu'à 100% de convergence.

Même son de cloche au Modef, syndicat communiste ultra-minoritaire, qui relève "un manque de courage politique".

La France, premier bénéficiaire de la PAC, dispose de 63,7 milliards d'euros pour les sept prochaines années (2014-2020) à partager entre les agriculteurs: 7,7 milliards d'aides directes par an (premier pilier) plus 1,2 milliard d'aide au développement rural (2e pilier).

Les Chambres d'agriculture concluent enfin que "l’ambition de François Hollande pour le maintien de la diversité des agricultures et le soutien à l'élevage n’aura de sens que si les pouvoirs publics maintiennent demain des budgets nationaux à la hauteur de cet enjeu".

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