Offre du Cyber Monday : Jusqu'à 60% de réduction sur InvestingPro.PROFITER DES SOLDES

Matignon apprécie peu l'ultimatum du Medef sur la loi Travail

Publié le 19/04/2016 15:31
© Reuters. LE MEDEF VEUT REVENIR AU TEXTE SUR LE TRAVAIL INITIAL

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a vivement réagi mardi à l'ultimatum du Medef, qui lui a donné trois semaines pour rétablir la version initiale du projet de loi Travail, faute de quoi il menace de se retirer des négociations sur l'assurance-chômage.

Pour l'entourage du Premier ministre, Manuel Valls, le texte en cours d'examen au Parlement est devenu "l'otage de débats internes" à l'organisation patronale.

"On avait compté sur le fait que la voix de la raison soit le centre de gravité de la position du patronat", souligne-t-on à Matignon. "Et là, en fonction d'enjeux internes, le Medef change de position en prenant en otage l'assurance-chômage. Ce n'est pas à la hauteur de la responsabilité qui est celle du patronat dans ce pays."

Le président du Medef a durci le ton au lendemain d'une réunion du conseil exécutif de l'organisation, qui s'est fait l'écho d'un rejet croissant exprimé par ses adhérents et ses fédérations au fil des modifications apportées sous la pression de la rue, des syndicats et d'une grande partie de la gauche.

"Le conseil exécutif considère que le projet de loi tel qu'il est ne donne pas aux entreprises les outils nécessaires pour retrouver le chemin du développement de l'emploi", a dit Pierre Gattaz, lors de sa conférence de presse mensuelle.

"TRÈS FORTE DÉFIANCE"

"Il existe désormais une très forte défiance de l'ensemble des chefs d'entreprise et des membres du conseil exécutif sur ce projet", a-t-il ajouté, en se référant au texte amendé par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.

Pierre Gattaz a admis que le ton, au sein de l'instance dirigeante du Medef, avait été ferme, avec notamment des branches territoriales "très remontées".

"Le sentiment est qu'on est face à un gouvernement qui ne tient rien", souligne-t-on dans son entourage. "On ne veut pas être associé au naufrage qui arrive."

Le Medef, après avoir salué comme allant dans le bon sens la première version de ce projet de loi, avait déjà tiqué après une première série de modifications apportées par le gouvernement pour tenir compte des revendications des syndicats.

Les mesures en faveur des jeunes annoncées par Manuel Valls pour tenter d'apaiser le mouvement de protestation des étudiants et lycéens contre cette réforme du Code du travail ont accentué les réactions de rejet patronales.

Le Medef juge désormais les points négatifs plus nombreux que les points positifs.

"On voit que cette loi est devenu un outil politique au lieu d'être un outil économique", a souligné Pierre Gattaz. "Je demande donc solennellement que ce texte soit corrigé avant mi-mai, c'est-à-dire avant la fin de la discussion à l'Assemblée."

Le vote solennel sur la loi Travail est prévu le 17 mai.

Le Medef demande notamment le retrait des dispositions permettant à des salariés mandatés par des syndicats de conclure des accords sur tout sujet ouvert à la négociation collective dans les petites entreprises dépourvus de délégués syndicaux.

Il exige aussi le retrait du compte personnel d'activité censé rassembler les droits du salarié et le suivre toute sa carrière, dont le contenu a été amplifié par le gouvernement.

Il demande enfin à l'exécutif de renoncer à imposer une surtaxation des contrats de travail à durée déterminée (CDD), qui ne fait pas partie du projet de loi mais a été promise par Manuel Valls aux jeunes.

"POINT DE RUPTURE"

"J'attends du gouvernement que ce texte soit profondément corrigé pour qu'il retrouve l'ambition initiale", a résumé Pierre Gattaz.

Le conseil exécutif du Medef fera un nouveau point le 9 mai. Si d'ici là, "rien ne bouge", a ajouté Pierre Gattaz, "nous tirerons les conséquences qui s'imposeront sur l'ensemble du champ du dialogue social".

Non seulement l'organisation demandera alors officiellement le retrait du texte mais sans doute aussi, a-t-il averti, la suspension des négociations sur une nouvelle convention d'assurance-chômage, qui doivent reprendre le 28 avril.

"Nous avons atteint notre point de rupture", a-t-il dit.

Ce à quoi l'entourage de Manuel Valls réplique que le gouvernement ne se laissera dicter aucun calendrier.

© Reuters. LE MEDEF VEUT REVENIR AU TEXTE SUR LE TRAVAIL INITIAL

"Ce n'est pas au patronat d'imposer ce timing et il faut avoir un tantinet de respect pour le débat parlementaire", dit-on. "S'ils sortent de l'assurance-chômage -- et nous ne savons pas quelle est la crédibilité de cette menace -- le gouvernement prendra ses responsabilités", ajoute-t-on.

(Emmanuel Jarry et Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés