par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - Le Dow Jones et le S&P 500 ont enchaîné mercredi un troisième record de clôture consécutif à la Bourse de New York, portés par leurs composantes industrielles, mais le recul des valeurs technologiques a empêché le Nasdaq Composite de faire de même.
Dans des volumes peu étoffés en cette veille de journée fériée de Thanksgiving, l'indice Dow Jones a gagné 59,31 points, soit 0,31%, à 19.083,18. Le S&P-500, plus large, a pris 1,78 point, soit 0,08%, à 2.204,72. Mais le Nasdaq Composite a reculé de 5,67 points (-0,11%) à 5.380,68.
L'indice S&P des valeurs industrielles a progressé de 0,79% pour atteindre un nouveau record et signer la meilleure performance sectorielle du jour.
Il a notamment été porté par l'annonce, au cours de la journée, d'un rebond des commandes de biens durables en octobre aux Etats-Unis, dernier signe en date d'une accélération de la croissance économique américaine en début de quatrième trimestre.
Depuis la victoire inattendue de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, cet indice a progressé de quelque 7%, dopé par le sentiment que le projet d'augmentation de dépenses d'infrastructures de l'homme d'affaires sera bénéfique pour le secteur.
Le titre du numéro un mondial des engins de chantier Caterpillar (NYSE:CAT) a progressé de 2,73% à 96,18 dollars, signant la plus forte hausse du Dow Jones.
L'action Deere a bondi de 11,04%, meilleure performance du S&P 500, après que le spécialiste de matériel agricole a publié un chiffre d'affaires et un bénéfice meilleurs que prévu.
Avant de finir sur une hausse infime, le S&P 500 est longtemps resté dans le rouge, notamment plombé par la chute de 10,55% de l'action Eli Lilly (NYSE:LLY), deuxième plus forte baisse de l'indice derrière Urban Outfitters (-12,05%), après que le laboratoire a annoncé l'échec d'un traitement expérimental de la maladie d'Alzheimer.
La chaîne de vêtements pour jeunes a de son côté pris de court les investisseurs avec l'annonce de ventes trimestrielles comparables inférieures aux attentes.
PEU D'IMPACT DES "MINUTES" DE LA FED
Deux heures avant la clôture de Wall Street, le compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale des 1er et 2 novembre, a conforté l'hypothèse, retenue par de plus en plus d'investisseurs, que la Fed relèvera ses taux lors de sa dernière réunion de l'année prévue le mois prochain.
Les "minutes" montrent en effet que les responsables de la Fed semblaient convaincus, quelques jours avant la victoire Donald Trump, que l'économie des Etats-Unis était suffisamment solide pour qu'une hausse des taux se justifie.
"(Une hausse des taux) est complètement inscrite dans les cours", a déclaré John Traynor, vice-président exécutif de People's United Wealth Management.
L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à panier de six devises internationales, a atteint un pic de plus de 13 ans, à 101,91, à la faveur de l'anticipation de tours de vis monétaires en décembre et en 2017.
Le renchérissement de la monnaie américaine a contribué à peser sur les cours du pétrole, en léger repli après une séance volatile, en raison des interrogations des investisseurs sur l'impact réel que pourrait avoir un accord de réduction de production de l'Opep sur un marché pétrolier saturé.
Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt du Trésor à deux ans a inscrit un pic de six ans et demi et celui de l'emprunt à 10 ans un plus haut depuis juillet 2015 au vu de nouveaux signes de la bonne tenue de l'activité économique aux Etats-Unis.
Les courtiers ont surtout noté que le volume des échanges était moins étoffé qu'à l'ordinaire, avec de nombreux acteurs de marché qui ont quitté le bureau plus tôt que prévu pour préparer Thanksgiving.
Wall Street restera fermée toute la journée de jeudi et clôturera de manière anticipée le vendredi.
"Aujourd'hui c'est le début des vacances donc beaucoup de gens sont partis (...) La semaine prochaine - lundi, mardi - les intervenants de marché auront le temps de digérer les informations et je ne serais pas étonné de constater une légère rechute", a déclaré Ken Polcari, directeur chez O’Neil Securities.
Le secteur technologique a perdu 0,52%, notamment sous le coup du recul de 1,18% du titre Microsoft (NASDAQ:MSFT), du repli de 0,79% de l'action Intel (NASDAQ:INTC) ou encore de la baisse de 0,51% d'Apple (NASDAQ:AAPL).
Quelque 6,5 milliards de titres ont été échangés sur les places boursières américaines ce mercredi, contre une moyenne quotidienne de 8,1 milliards au cours de 20 dernières séances, selon des données Thomson Reuters.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)