PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête sur la prise en charge par l'UMP des pénalités infligées à Nicolas Sarkozy pour dépassement de frais lors de sa campagne présidentielle de 2012, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Ces réquisitions datent de la semaine dernière, a-t-on ajouté sans plus de précisions, confirmant une information du Figaro.
La décision finale quant à un éventuel non-lieu ou un renvoi en correctionnelle revient désormais aux juges d'instruction.
Deux personnes ont été mises en examen pour abus de confiance dans ce dossier : l'ex-président de l'UMP Jean-François Copé et Catherine Vautrin, ancienne trésorière de la formation politique.
Nicolas Sarkozy a de son côté été placé sous le statut de témoin assisté, un statut à mi-chemin entre le simple témoin et la mise en examen, tout comme l'avocat Philippe Blanchetier, Fabienne Liadzé, ex-directrice des affaires financières de l'UMP, et Jérôme Lavrilleux, qui était directeur adjoint de la campagne présidentielle de l'ex-chef de l'Etat.
Le parquet de Paris avait ouvert le 6 octobre une information judiciaire pour abus de confiance, complicité et recel de ces délits, après un signalement des commissaires aux comptes de l'UMP.
En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, le Conseil constitutionnel avait estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153.000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363.615 euros de dépassement du plafond légal des dépenses.
Mais l'UMP avait pris en charge ces pénalités via une souscription baptisée "Sarkothon", une opération dont la régularité était notamment contestée par François Fillon.
Réélu à la tête de l'UMP devenue depuis Les Républicains, Nicolas Sarkozy avait adressé en décembre au trésorier du parti un chèque de 363.615 euros pour rembourser ce paiement, une démarche qui n'a toutefois pas mis fin à l'enquête pénale.
(Chine Labbé, édité par Yann Le Guernigou)