PARIS (Reuters) - Correction. Bien lire que le parquet a requis le placement en détention des deux personnes.
Deux relations d'Amedy Coulibaly, l'un des auteurs des attentats djihadistes qui ont fait 17 morts début janvier en France, ont été mises en examen vendredi pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, annonce le parquet.
Le procureur de la République précise avoir requis leur placement en détention provisoire.
Le premier, Amar R., 33 ans, avait connu l'auteur des attaques de Montrouge (Hauts-de-Seine) et de l'Hypercacher de la porte de Vincennes, à Paris, en prison à Villepinte (Seine-Saint-Denis) entre février 2010 et juillet 2013, précise un communiqué.
Son avocat, Me Régis Méliodon, assure que ce Français d'origine algérienne n'est pas impliqué dans des actes terroristes.
"On lui reproche d'avoir été en relation à de multiples reprises avec M. Coulibaly et l'instruction a démontré, je l'espère, que tout cela n'était que des relations amicales", a-t-il dit sur BFM TV.
Les enquêteurs ont cependant établi qu'il avait rencontré Amedy Coulibaly plus de dix fois et qu'il avait échangé avec lui plus de 600 textos entre septembre 2014 et le 6 janvier dernier, veille des attentats.
Il était en outre en contact régulier avec Mickaël A., déjà mis en examen fin janvier pour avoir apporté une aide matérielle à Amedy Coulibaly.
Le deuxième suspect, Saïd M., 25 ans, est soupçonné d'avoir fourni une arme utilisée lors de la prise d'otages de l'Hypercacher. Son ADN figurait sur la lanière d'un taser retrouvé dans le magasin, précise le parquet.
De plus, Amar R. et Saïd M. ont eu plus de 1.200 contacts entre février 2014 et janvier 2015 et ont détruit ensemble leurs puces de téléphone portable le 9 janvier, ajoute-t-il.
UNE ADJUDANTE DE GENDARMERIE RELCHÉE
Rien ne permet, à ce stade des investigations, d'impliquer les deux hommes dans la tentative d'assassinat commise à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), où un joggeur avait été la cible d'un tireur inconnu le 7 janvier, dit le communiqué.
La garde à vue de la compagne d'Amar R., une adjudante de gendarmerie également interpellée lundi, avait été levée mercredi. Le jeune femme, convertie à l'islam, avait été suspendue de ses fonctions début février.
Selon Le Canard enchaîné, son compagnon avait pu entrer grâce à elle dans la caserne de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où se trouvent deux services de renseignement de la gendarmerie. Une quatrième personne a également été relâchée.
Quatre hommes âgés de 22 à 28 ans et soupçonnés d'avoir apporté une aide "logistique" à Amedy Coulibaly, qui a tué une policière et quatre juifs à Montrouge et Paris, avaient déjà été mis en examen et placés en détention provisoire fin janvier.
Le parquet de Paris a ouvert le 20 janvier une information judiciaire pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, transport d'armes et financement du terrorisme, notamment.
Les enquêteurs ont jusque-là surtout avancé sur le volet Coulibaly de l'enquête, et non sur le volet des frères Kouachi, auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts le 7 janvier.
Deux proches des frères Kouachi ont été mis en examen en début d'année pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, mais dans le cadre d'une enquête distincte de celle sur les attentats de janvier.
Fritz-Joly Joachin, Français de 29 ans d'origine haïtienne, a été mis en examen à Paris après avoir été extradé de Bulgarie, ainsi que Cheikhou Diakhaby, qui avait été arrêté en Turquie, à proximité de la frontière syrienne, puis expulsé.
(Gérard Bon, avec Nicolas Bertin, édité par Sophie Louet) 2015-03-13T162830Z_1007180002_LYNXMPEB2C0SD_RTROPTP_1_OFRTP-FRANCE-ATTENTATS-JUSTICE.JPG