PARIS (Reuters) - Lafarge et Holcim ont annoncé lundi un projet de cession d'actifs au groupe irlandais de matériaux de construction CRH, pour une valeur d'entreprise de 6,5 milliards d'euros, condition essentielle à la fusion des cimentiers français et suisse.
Les cessions comprennent essentiellement des activités en Europe, au Canada, au Brésil et aux Philippines et la valeur d'entreprise inclut 1,3 milliard de dettes, ont précisé les deux groupes.
Au global, les actifs concernés ont généré un chiffre d'affaires estimé de 5,2 milliards d'euros en 2014, avec un Ebitda opérationnel d'environ 744 millions.
Lafarge et Holcim ont confirmé qu'ils prévoyaient de conclure leur fusion au premier semestre 2015.
"(Les actifs cédés à CRH) ont été choisis en fonction de trois principes clairs : visibilité et rapidité, forte création de valeur pour Lafarge-Holcim et capacité à répondre aux demandes réglementaires", a déclaré lors d'une conférence téléphonique Bernard Fontana, le directeur général du cimentier suisse.
L'opération "représente une vaste majorité des désinvestissements requis pour raisons réglementaires", a-t-il ajouté.
La Commission européenne a donné mi-décembre son feu vert sous condition à la fusion entre Lafarge et Holcim en précisant que sa décision était subordonnée à la cession des activités de Lafarge en Allemagne, en Roumanie et au Royaume-Uni, et des activités de Holcim en France, en Hongrie, en Slovaquie, en Espagne et en République tchèque.
Lafarge prévoit ainsi de vendre à CRH ses actifs en Allemagne et en Roumanie, de même qu'une partie de ceux qu'il détient au Royaume-Uni, tandis qu'Holcim cédera presque tous ses actifs en France et ceux situés et Hongrie et en Slovaquie.
Le projet de cession à CRH inclut également les actifs d'Holcim au Canada.
Lafarge et Holcim ont annoncé en avril 2014 un mariage passant par une offre publique d'échange (OPE) sur la base d'une action Holcim pour une action Lafarge. L'entité fusionnée sera détenue à 53% par les actionnaires d'Holcim et à 47% par ceux du français.
Le projet, pour donner naissance au nouveau numéro un mondial du ciment, vise à réduire les coûts et résoudre la question des surcapacités face à une demande atone.
(Benjamin Mallet, édité par Dominique Rodriguez)