par Matthias Galante
NICE (Reuters) - Six mois après avoir été touché par des intempéries qui ont fait 20 morts sur la Côte-d’Azur, le parc Marineland d'Antibes se prépare à rouvrir au public le 21 mars dans un contexte tendu.
Au-delà des spectacles de dauphins et d’orques dénoncés par les opposants à la captivité des cétacés, les enjeux économiques sont énormes : le plus grand parc marin d’Europe, fondé en 1970, est un des poids lourds touristiques du Sud-Est de la France.
Chaque année, il attire environ 1,2 million de visiteurs dans ces structures antiboises, dont Kid’s Island et Aquaplash.
Une fréquentation qui le place en tête des sites récréatifs de loisirs de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, selon l’Observatoire du Comité régional du tourisme Paca (CRT).
Son rayonnement international pousse même 8% des touristes étrangers débarquant en avion à Nice à se rendre à Marineland indique, de son côté, le CRT Côte-d’Azur.
Avec 150 salariés permanents, jusqu’à 500 en haute saison, selon le nouveau directeur général du delphinarium Arnaud Palu, il réalise en moyenne un chiffre d’affaires d'environ 40 millions d’euros, confie une autre source interne.
Ces chiffres expliquent en partie pourquoi les élus locaux montent au créneau pour défendre ce site malmené depuis plusieurs mois, par des associations de protection des animaux.
Trois d’entre elles, "C’est Assez !", "Réseau-cétacés" et l’Aspas, avaient déposé fin décembre une plainte pour maltraitance sur les dauphins et les orques.
Cette plainte a récemment débouché sur l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Grasse.
"Les animaux ne sont pas maltraités mais aimés. Ils sont nés ici, ce serait incohérent qu’ils retrouvent la vie sauvage", a déclaré jeudi le député-maire d’Antibes, Jean Leonetti (Les Républicains) lors de la présentation des nouveaux spectacles de Marineland à la presse.
NOUVEAUX NUMÉROS
Le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Christian Estrosi, a lui aussi apporté un soutien explicite à l’entreprise : "C’est un lieu de partage exceptionnel. Les amoureux de Marineland sont plus nombreux que les grincheux qui font des procès de mauvaise intention."
Alors que les critiques ont poussé le mastodonte américain SeaWorld à annoncer la fin prochaine de ses représentations avec des orques, ainsi que des programmes de reproduction, la direction de Marineland a décidé de changer les orientations de ses numéros.
Sur fond de musique classique, ils sont, promet-elle, "plus pédagogiques, avec des animaux ambassadeurs du monde marin".
"La réflexion menant à ces changements était engagée depuis deux ans à la suite des études auprès de nos clients", précise le directeur général.
Le 3 octobre dernier, 90% des 25 hectares du site avaient été recouverts par une lame d’eau destructrice, occasionnant plusieurs millions d’euros de dégâts.
Plusieurs animaux avaient péri, parmi lesquels des tortues. Une orque de 19 ans était décédée une semaine plus tard mais pas en raison des intempéries, avaient précisé les responsables.
L’hôtel, inauguré quelques mois plus tôt, avait aussi été touché.
Marineland appartient depuis 2006 à l’Espagnol Parques Reunidos, qui possède "plus de 55 parcs dont huit parcs marins à travers douze pays répartis dans la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et en Amérique (Etats-Unis et Argentine)", peut-on lire dans sa plaquette de présentation.
Le groupe revendique "jusqu’à 18.000 salariés en haute saison et 26 millions de visiteurs par an".
(Edité par Emmanuel Jarry)