PARIS (Reuters) - EDF (PA:EDF) investira 2 à 2,5 milliards d'euros par an pour atteindre ses objectifs de développement en matière d'énergies renouvelables, a déclaré jeudi Antoine Cahuzac, directeur exécutif du groupe en charge du secteur.
L'électricien public français veut quasiment doubler d'ici 2030 ses capacités en matière d'énergies renouvelables pour les porter à plus de 50 gigawatts (GW) contre 28 GW actuellement.
L'hydraulique représentait à lui seul 22 GW des capacités nettes installées d'EDF au 30 juin, loin devant l'éolien (4,4 GW) et le photovoltaïque (0,5 GW), mais aussi loin derrière le nucléaire (72,9 GW).
"Un quart de l'accroissement des capacités sera à l'international dans l'hydraulique et le reste viendra de l'éolien puis du photovoltaïque", a précisé Antoine Cahuzac lors d'une rencontre avec la presse.
Le dirigeant a ajouté qu'EDF devrait exploiter un maximum de 5 GW de capacités renouvelables supplémentaires en France à l'horizon 2030 et que le groupe souhaitait surtout se renforcer à l'international, notamment en Asie, en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
EDF, qui entend se développer à travers des partenariats financiers, technologiques ou locaux, fait valoir que la compétitivité des énergies renouvelables s'est largement améliorée ces dernières années.
Il prévoit des coûts de production de 70 à 80 euros par mégawatt/heure (MWh) dans le cadre de l'appel d'offres en cours pour des projets photovoltaïques en France, soit trois ou quatre fois moins qu'il y a cinq ans, et souligne que, pour l'éolien terrestre, ces coûts dépassent légèrement 40 euros par MWh dans les zones les plus favorables à l'échelle mondiale.
"Quand on regarde les courbes de progression annoncées par les fabricants (...), on attend dans les quelques années qui viennent au minimum 10% (de baisse de coûts) sur l'éolien et au minimum 15 à 20% sur le photovoltaïque", a indiqué Antoine Cahuzac.
A titre de comparaison EDF a estimé ces dernières années que son coût complet de production d'électricité d'origine nucléaire s'établissait à 55 euros par MWh.
Le groupe veut en outre faire "le maximum" pour conserver les concessions hydroélectriques qu'il exploite aujourd'hui en France et estime que l'hypothèse de voir Bruxelles lui demander de ne pas être candidat à des appels d'offres pour renouveler ces concessions "ne paraît pas envisageable".
Antoine Cahuzac a également souligné que le financement des projets d'énergies renouvelables était aujourd'hui assuré à 75% par de la dette et à 25% par des fonds propres mais que, compte tenu de l'appétit des investisseurs pour ce type d'actifs, la part de la dette devrait augmenter.
(Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)