PARIS (Reuters) - Safran (EPA:SAF) a réaffirmé mercredi ses perspectives pour 2023 et a fait état d'un chiffre d'affaires au premier trimestre meilleur qu'attendu avec la reprise du trafic aérien, mais estime que les problèmes de la chaîne d'approvisionnement pourraient s'étendre à l'année prochaine.
Le titre du constructeur reculait de 2,09% à 08h47 GMT à 142,06 euros à la Bourse de Paris.
L'équipementier aéronautique français a fait état d'une hausse de 24,7% sur une base organique de son chiffre d'affaires, à 5,266 milliards d'euros au premier trimestre.
"La crise de la demande (pandémique) est bel et bien derrière nous", a commenté le directeur général Olivier Andriès.
C'est particulièrement le cas pour les avions moyen-courriers à fuselage étroit les plus utilisés, pour lesquels Safran fournit des moteurs par l'intermédiaire de sa coentreprise, CFM International, avec General Electric (NYSE:GE).
Cependant, le groupe a mis en garde contre le risque qui pèse sur les chaînes d'approvisionnement, avec des pénuries de matériaux et de main-d'œuvre.
Tous les métaux sont sur la liste de surveillance de l'entreprise en cas d'éventuelles perturbations de l'approvisionnement, notamment pour l'acier, a indiqué Olivier Andriès aux journalistes.
"L'acier est une source de tension", a-t-il dit.
"Les objectifs sont inchangées, mais la déclaration indique clairement que le risque est du côté de l'offre", a commenté Nick Cunningham, analyste chez Agency Partners.
La capacité de production d'acier est devenue une source de préoccupation interne au sein du constructeur aéronautique Airbus (EPA:AIR), avait rapporté Reuters en janvier, en partie à la suite de la restructuration de la dette de Liberty Steel.
LA DIVISION PROPULSION EN HAUSSE
Le titane, l'aluminium, le nickel et certains métaux rares restent également sous surveillance, a indiqué le directeur général de Safran, ajoutant que la division Équipement de l'entreprise ressentait plus de pression que la division Propulsion.
Le chiffre d'affaires de son activité Propulsion s'est établi à 2,714 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 34,9%, tiré par la forte activité des services pour moteurs civils.
La reprise rapide du secteur aéronautique après la pandémie a dopé les résultats des fabricants de moteurs, car les perturbations de la chaîne d'approvisionnement ont contraint les compagnies aériennes à utiliser des avions plus anciens, stimulant ainsi la demande de services après-vente.
Safran a également réaffirmé ses perspectives pour l'exercice 2023.
Le groupe a annoncé en février anticiper un résultat opérationnel courant autour de 3 milliards d'euros et un chiffre d'affaires d'au moins 23 milliards d'euros en 2023.
(Reportage Tim Hepher ; Version française Camille Raynaud et Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)