PARIS (Reuters) - Safran (PA:SAF) a publié mercredi un chiffre d'affaires en baisse de 8,8% à données comparables au premier trimestre à 5,38 milliards d'euros, conséquence de l'impact de la pandémie de coronavirus sur les activités du constructeur français de moteurs et d'éléments d'intérieur pour l'aéronautique.
Le troisième équipementier mondial du secteur a précisé que son activité avait chuté de 20,4% sur le seul mois de mars, au cours duquel ont été mises en oeuvre les mesures de confinement en Europe, après une baisse plus légère en janvier et février.
"Cela fait plus d'un an que Safran s'adapte avec succès à la crise du (Boeing (NYSE:BA)) 737 MAX. Ce que nous traversons aujourd'hui est d'une toute autre ampleur sans que nous soyons encore en mesure de le mesurer précisément", souligne le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, dans le communiqué de résultats.
Safran observe que sa génération de cash-flow libre a été positive au cours de chacun des trois mois du premier trimestre et qu'il dispose d'une liquidité "suffisante" avec 3,2 milliards de trésorerie et équivalents au 31 mars.
Le groupe ajoute viser une génération de trésorerie positive sur l'ensemble de l'exercice.
Pour la suite de l'année, Safran explique que les tendances qui ont déjà commencé à affecter ses activités "se sont amplifiées en avril" et que "la baisse attendue du chiffre d'affaires au deuxième trimestre pourrait être en ligne avec celle observée en avril".
"Aujourd'hui, le scénario central de Safran est celui d'une reprise progressive, les nouvelles livraisons d'avions devant être durablement en baisse, au-delà de 2020", dit-il. "À court terme, les compagnies aériennes et l'industrie aéronautique devraient cependant bénéficier de l'aide des pouvoirs publics."
Face à la pandémie, Safran déclare que son plan d'adaptation annoncé fin mars est en cours de déploiement. Le groupe a fermé 45 de ses 250 sites dans le monde et mis en activité partielle 35% de ses effectifs (45% en France à la date du 22 avril).
L'équipementier prévoit de réduire ses investissements de près de 60% par rapport à 2019 et de baisser ses dépenses de recherche & développement de 30% par rapport à l'an dernier.
(Marc Angrand et Jean-Stéphane Brosse)