PARIS (Reuters) - Iliad sa a confirmé jeudi son intérêt pour T-Mobile US, la filiale américaine de Deutsche Telekom, perturbant ainsi les visées supposées de Sprint sur le groupe.
Iliad précise dans un communiqué avoir offert 15 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros) en numéraire pour 56,6% de T-Mobile US, à 33,0 dollars par action, évaluant les 43,4% restant de T-Mobile US à 40,5 dollars par action sur la base de 10 milliards de dollars de synergies au bénéfice des actionnaires de T-Mobile US.
La valeur de l'offre d'Iliad s'établit ainsi à 36,2 dollars par action, soit une prime de 42% "par rapport au cours de bourse non affecté de T-Mobile US de 25,4 dollars par action", selon le groupe français.
L'offre en numéraire serait financée par une combinaison de dette et de fonds propres, ajoute Iliad, qui dit s'être assuré du soutien de "banques internationales de premier plan pour la dette d'acquisition".
Le financement en fonds propres serait d'environ deux milliards d'euros et Xavier Niel, fondateur d'Iliad, la maison mère de l'opérateur mobile français Free, participerait à l'augmentation de capital.
"Le marché mobile américain est à la fois vaste et particulièrement attractif. T-Mobile US s'est imposé avec succès sur ce marché par son positionnement en rupture qui, à de nombreux égards, est similaire à celui d'Iliad en France", poursuit Iliad, estimant que son offre ne devrait pas présenter de problème de concurrence aux Etats-Unis, où il n'est pas encore présent.
Début juin, une source proche du dossier a dit à Reuters que Sprint allait proposer de racheter T-Mobile US à un prix de quelque 40 dollars par action, ce qui semblait ouvrir la voie à un rapprochement entre les numéro trois et quatre de la téléphonie mobile aux Etats-Unis.
Il y a deux jours, d'autres sources ont dit que la fusion ne se ferait sans doute pas avant septembre, les deux opérateurs télécoms continuant la consultation des comptes et préparant un dossier détaillé pour les autorités de tutelle américaines.
(Jean-Michel Bélot, édité par Benoît Van Overstraeten)