par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) - Schneider Electric (PA:SCHN) compte poursuivre ses gains de productivité afin d'améliorer sa marge dans un environnement qui s'annonce encore difficile en 2016, année marquée aussi par un renversement des effets de changes qui deviendront très négatifs.
Le spécialiste des équipements électriques basse et moyenne tension, qui avait revu en baisse fin octobre ses objectifs annuels en raison d'un effet devises moins positif que prévu, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires record de 26,6 milliards d'euros, en hausse de 6,8% mais en baisse de 1% à périmètre et changes constants.
Le chiffre d'affaires dépasse le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, qui donnait 26,46 milliards.
"Nous sommes sur des records pour le groupe, ce qui est à noter dans l'environnement que nous avons connu avec une Chine qui a corrigé fortement et une très forte chute des marchés finaux dans l'oil & gas", a souligné au téléphone Emmanuel Babeau, directeur financier du groupe.
L'action gagne 7,6% à 51,68 euros vers 9h40, signant la plus forte hausse du CAC 40.
"Les résultats annuels sont bien supérieurs aux attentes. Après la performance boursière récente et les anticipations qui restaient faibles, la réaction du titre devrait être positive", commente un trader parisien.
Si l'Europe de l'Ouest reste en croissance en ce début d'année et si les difficultés en Chine s'annoncent un peu moins sévères qu'en 2015, Schneider entend sélectionner avec soin les affaires les plus rentables, ce qui se traduira par un chiffre d'affaires organique au mieux stable, et au pire en "baisse modérée à un chiffre" en 2016.
HAUSSE DE 4% DU DIVIDENDE
L'année sera également marquée par un effet devises très négatif, d'environ un milliard d'euros avec la baisse de plusieurs devises émergentes face à l'euro, alors que 2015 s'est clôturée sur un effet positif de 295 millions d'euros lié à la hausse du dollar et du yuan face à la devise européenne.
Pour améliorer sa marge d'Ebita ajusté de 20 à 60 points de base hors effet de change - après une baisse de 20 pdb à 13,7% en 2015 - Schneider compte poursuivre la simplification du groupe, avec des charges de restructuration désormais attendues dans le haut de la fourchette de 700 à 900 millions d'euros sur la période 2015-2017.
La productivité brute totale est attendue elle à près de 600 millions d'euros entre 2015 et 2017, après 300 millions de gains de productivité en 2015 et notamment une baisse de 174 millions des coûts des fonctions support. Schneider compte également porter à deux chiffres la marge de son activité infrastructures (9,1% l'an dernier).
Le groupe, qui a enregistré une forte hausse à 522 millions d'euros de ses autres produits et charges d'exploitation, notamment sur des pertes de valeur et dépréciations provenant de plusieurs cessions d'actifs, a en revanche affiché un cash flow libre en forte hausse de 20% à plus de deux milliards d'euros l'an dernier.
Grâce à cela, il a ramené sa dette à 4,6 milliards d'euros, contre 5 milliards un an plus tôt.
Schneider a également proposé d'augmenter de 4% son dividende à deux euros par action - le consensus donnait 1,97 euro - et de porter à 1,5 milliard d'euros ses rachats d'actions sur la période 2015-2016, soit le haut de la fourchette indiquée jusqu'à présent. Le groupe avait en date de janvier 2016 déjà procédé à 700 millions d'euros de ces rachats.
(Avec Alexandre Boksenbaum-Granier, édité par Jean-Michel Bélot)