PARIS (Reuters) - Le parquet anti-terroriste a été saisi après un incident samedi soir à la tour Eiffel, où un individu souffrant de troubles psychiatriques a été maîtrisé après avoir tenté de forcer un des contrôles de sécurité du monument, a-t-on appris de source judiciaire.
De source proche de l'enquête, l'homme, un Français d'origine mauritanienne né en 1998, a crié "Allah akbar" ("Dieu est grand") et était armé d'un couteau qu'il n'a pas utilisé avant de se laisser arrêter.
"De nouveaux éléments ont amené le parquet anti-terroriste a se saisir de l'enquête", dit-on de source judiciaire.
"Elle se poursuit désormais des chefs d'association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes et de tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", ajoute-t-on.
L'enquête, ouverte à l'origine pour "apologie du terrorisme et tentative d'homicide volontaire", a été confiée à la section anti-terroriste de la brigade criminelle (SAT) et à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).
La piste d'un acte terroriste avait été écartée dans un premier temps au vu du profil de l'individu, "qui a des antécédents psychiatriques".
"Il était hospitalisé depuis plusieurs mois en psychiatrie et sa mesure d'hospitalisation a été renouvelée fin juillet pour six mois par la préfet", dit-on de source proche de l'enquête.
Il avait bénéficié d'une permission du 4 au 6 août.
La saisine du parquet anti-terroriste a été décidée "au regard de la radicalisation du mis en cause et de ses déclarations en garde à vue", a-t-on expliqué.
L'homme a indiqué qu'il voulait "commettre un attentat contre un militaire et se dit en lien avec un membre de l'État islamique qui l'aurait encourage a passer à l'acte."
L'incident, qui n'a fait aucun blessé, s'est produit vers 23h30 quand l'homme a franchi un premier portique en bousculant un agent de sécurité avant de brandir un couteau.
Des militaires de l'opération Sentinelle sont alors intervenus, lui ordonnant de poser son arme, ce qu'il a fait sans opposer de résistance avant d'être interpellé.
Dans un communiqué, la société d'exploitation de la tour Eiffel a déclaré que "les procédures de confinement du monument ont été parfaitement appliquées au sol et dans les étages".
"Les forces de police présentes sur place ont procédé à une vérification complète du site et ont demandé son évacuation
vers 00h30", un quart d'heure avant l'heure normale de fermeture des portes de la tour, a-t-elle ajouté.
(Gus Trompiz et Yann Le Guernigou, édité par Gilles Trequesser)