Snap, la maison-mère de la messagerie mobile Snapchat, a discrètement lancé sa procédure d'entrée à Wall Street en déposant son projet de manière confidentielle auprès du gendarme boursier américain (SEC), affirme mardi le Wall Street Journal.
Ce dépôt a eu lieu avant l'élection présidentielle américaine, et la victoire surprise de Donald Trump n'a pas remis en cause les plans de l'entreprise de se lancer sur les marchés au mois de mars, a indiqué une source proche du dossier au journal.
Un porte-parole de Snap a refusé de commenter.
D'après le Wall Street Journal, l'opération devrait se faire sur la base d'une valeur totale de Snap entre 20 et 25 milliards de dollars, ce qui en ferait l'une des entrées en Bourse les plus en vue dans le secteur technologique depuis celle en 2014 du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.
Lors de sa dernière levée de fonds en mai, l'entreprise avait été évaluée à un peu moins de 18 milliards de dollars.
Snap a entamé ses démarches auprès de la SEC en utilisant une disposition de la législation boursière américaine permettant aux entreprises réalisant moins d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires de préparer une introduction de manière confidentielle.
Cela la dispense de publier des informations financières jusqu'à 21 jours avant le début du "roadshow", la tournée de présentation aux investisseurs qui précède l'entrée en Bourse. La procédure avait notamment été utilisée en 2013 par Twitter ou l'an dernier par la société de paiements mobiles Square (NYSE:SQ).
Snapchat a acquis une grande popularité auprès des adolescents et des jeunes adultes grâce à ses messages qui disparaissent peu après avoir été vus par leurs destinataires, et revendique plus de 100 millions d'utilisateurs.
L'entreprise avait aussi annoncé le mois dernier qu'elle allait lancer des lunettes connectées et équipées d'une caméra miniature ("Spectacles"), et avait décidé à cette occasion de se rebaptiser Snap afin de montrer qu'elle ne se limitait plus à un seul produit.
La société peut espérer convaincre les investisseurs grâce à des revenus publicitaires en forte croissance, qui pourraient atteindre l'an prochain près d'un milliard de dollars à l'échelle mondiale, selon la société de recherche eMarketer.
Le patron-fondateur de Snapchat, Evan Spiegel, a jusqu'ici refusé de vendre son entreprise, rejetant en particulier en 2013 selon les médias une offre de Facebook (NASDAQ:FB) à 3 milliards de dollars. Il a toutefois dit clairement dans le passé qu'il avait les yeux tournés vers Wall Street.