PARIS (Reuters) - Société générale (EPA:SOGN) a fait état jeudi d'une forte baisse de son résultat net au quatrième trimestre, dépassant toutefois les attentes des analystes grâce notamment à la reprise de son activité de banque de détail en France.
Sur les trois derniers mois de l'exercice fiscal, le résultat net part du groupe de la banque française a chuté de 59,8% sur un an, pour s'établir à 430 millions d'euros, au-dessus des 333 millions d'euros attendus, selon un consensus compilé par le groupe.
Le produit net bancaire de la troisième banque française par la capitalisation boursière a baissé de 9,9% au quatrième trimestre, s'établissant à 5,96 milliards d'euros, un chiffre supérieur aux 5,86 milliards d'euros attendus par les analystes.
Les activités de marché ont reculé de 0,8%, a indiqué la banque, la bonne performance des activités actions ayant contrebalancé la baisse de 22,1% des activités taux, crédit et change.
Les revenus de la division banque de détail en France, banque privée et assurances sont en repli de 14,3% mais Société Générale souligne que ce trimestre a été "néanmoins marqué par le début du rebond de la marge nette d’intérêt".
La marge nette d'intérêt - la différence entre le taux d'intérêt auquel les banques prêtent et celui auquel elles se refinancent - a progressé de 7% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, en ligne avec la prévision du groupe.
"Le changement de trajectoire des revenus de la banque de détail en France est encourageant et il semble que Société Générale accélère sa restructuration", soulignent dans une note les analystes de Royal Bank of Canada.
LE ROTE LOIN DE L'OBJECTIF
A la Bourse de Paris, l'action Société Générale reculait de 1,66% à 21,87 euros à 9h11, parmi les plus fortes baisses du CAC 40 (+0,15%).
"Nous nous attendons à ce que la rentabilité de Société Générale s'améliore dans les années à venir, à la faveur des synergies de coûts et de la reprise de la marge nette d'intérêt dans la banque de détail en France et d'une moindre contribution au Fonds de résolution unique", ont déclaré dans une note les analystes de JPMorgan (NYSE:JPM).
"Toutefois, le ROTE reste insuffisant dans le contexte du secteur et la réduction des coûts est essentielle pour inverser la sous-performance du titre".
Le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa, a dévoilé en septembre un plan stratégique visant à redresser la banque, à la traîne depuis plusieurs années face à ses rivales.
La rentabilité sur actifs net tangibles (ROTE) s'est établie à 1,7% à la fin de l'année 2023, loin de l'objectif défini en septembre par Slawomir Krupa, qui prévoit d'atteindre un ratio de rentabilité des fonds propres tangibles de 9% à 10% en 2026.
Pour 2024, Société Générale table sur une croissance des revenus d'au moins 5% et sur un ROTE de plus de 6%.
"Nous abordons avec confiance et détermination l'année 2024, celle d'une exécution méticuleuse de la feuille de route et d'un engagement sans faille pour la réalisation de nos objectifs financiers qui passe notamment par une efficacité opérationnelle accrue", a déclaré Slawomir Krupa dans un communiqué.
Le directeur général de Société générale a annoncé en septembre que le groupe visait des économies brutes de coûts d'environ 1,7 milliard d'euros à l'horizon 2026.
La banque a annoncé lundi un projet de réorganisation qui va entraîner la suppression de 900 postes, soit environ 5% des effectifs du siège en France.
Société Générale a par ailleurs annoncé jeudi son intention de proposer un dividende de 0,90 euro par action et de lancer un programme de rachat d'actions à hauteur de 280 millions d'euros.
(Reportage Mathieu Rosemain, rédigé par Augustin Turpin et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)