par Kiyoshi Takenaka et Ankur Banerjee
SHANGHAI (Reuters) - L'investisseur technologique japonais SoftBank a décidé de vendre la quasi-totalité de sa participation dans Alibaba (NYSE:BABA), selon une information du Financial Times (FT).
Des documents boursiers montrent que la participation de SoftBank dans le géant chinois du commerce électronique serait ramener de près de 15% à 3,8%, a rapporté le journal britannique mercredi soir.
En Bourse de Hong Kong, Alibaba a perdu en séance jusqu'à 5,15% avant de clôturer sur une baisse de 1,98%. SoftBank a reculé de 0,97% à Tokyo.
Le groupe japonais - qui a investi il y a plus de 20 ans dans Alibaba en dépensant seulement 20 millions de dollars - a déjà cédé cette année pour environ 7,2 milliards de dollars d'actions du groupe par le biais de contrats à terme prépayés, d'après les informations du Financial Times.
SoftBank a indiqué que ces transactions traduisaient un passage en "mode défensif" face à un climat des affaires incertain et qu'il apporterait des précisions à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels en mai, toujours selon le FT.
Ni SoftBank ni Alibaba n'ont répondu aux demandes de commentaires de Reuters.
Les valorisations des grandes entreprises technologiques chinoises ont commencé à se redresser cette année après deux années compliquées par la surveillance renforcée de Pékin.
Par rapport aux plus hauts atteints fin 2020, le géant Alibaba a perdu plus des deux tiers de sa valorisation sous l'effet de la réglementation du secteur technologique.
"L'environnement réglementaire chinois dans le secteur de l'internet s'est considérablement durci ces dernières années et SoftBank ne fait que répondre à cette évolution", a déclaré Shinji Moriyuki, analyste chez SBI Securities. "Il est tout à fait possible que la proportion d'actions chinoises en portefeuilles diminue encore".
SoftBank a engrangé 34 milliards de dollars l'année dernière en abaissant sa part dans Alibaba de 23,7% à 14,6%, l'entreprise cherchant à consolider ses réserves de liquidités face aux pertes considérables affichées par son fonds d'investissement Vision Fund.
Illustrant encore la pression que subissent les grands noms chinois de la tech, Tencent (propriétaire entre autres de la messagerie WeChat) a perdu 5,2% mercredi après que son principal actionnaire, le groupe néerlandais d'investissement Prosus, a annoncé qu'il pourrait poursuivre son désengagement dans le groupe.
(Bureau de Shanghai, version française Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)