par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari
PARIS (Reuters) - Stellantis a fait état d'un recul de sa marge opérationnelle en 2023 sous la pression des grèves aux Etats-Unis mais a affiché un chiffre d'affaires, un bénéfice net et un flux de trésorerie industriel records grâce à la hausse des volumes de vente, tandis que le relèvement proposé du dividende porte l'action à un record.
Le constructeur automobile a annoncé une baisse de sa marge opérationnelle à 10% au deuxième semestre 2023 en raison de l'impact des six semaines de grèves aux Etats-Unis qui ont mis à l'arrêt ses opérations en Amérique du Nord, la région la plus rentable du groupe.
Ces grèves s'ajoutent à des perspectives compliquées pour les constructeurs automobiles mondiaux, la demande demeurant limitée pour les véhicules électriques alors que la concurrence chinoise s'intensifie, que les coûts sont toujours élevés et que les incertitudes géopolitiques pèsent.
Sur l'année 2023, la marge opérationnelle de Stellantis recule à 12,8% après 13,4% en 2022.
L'augmentation des ventes consolidées, qui ont progressé de 7% en 2023, a néanmoins porté le chiffre d'affaire du groupe à un record de 189,5 milliards d'euros, contre 179,6 milliards d'euros un an plus tôt.
Le bénéfice net a également atteint un record, à 18,6 milliards d'euros, en hausse de 11% sur un an.
Le free cash flow industriel bondit de 19% et atteint à 12,9 milliards d'euros un plus haut historique.
Le groupe a indiqué qu'il proposerait un dividende de 1,55 euro par action au titre de 2023, en hausse d'environ 16% sur un an.
PROGRAMME DE RACHAT D'ACTIONS DE 3 MILLIARDS D'EUROS
À 09h20 GMT, le titre Stellantis coté à Paris gagnait 3,61% après avoir pris jusqu'à 4,9% plus tôt dans la matinée, le portant à un record de 23,68 euros. Le CAC 40 progressait de 0,87% au même moment.
"Dans l'ensemble, il s'agit d'une année très solide qui confirme la forte capacité d'exécution du groupe à l'échelle mondiale", constatent les analystes de JP Morgan dans une note.
"Le groupe renouvelle son engagement d’atteindre une marge opérationnelle courante minimum à deux chiffres pour 2024, ainsi qu’un free cash flow industriel positif malgré les incertitudes macroéconomiques", dit Stellantis dans un communiqué.
"Cela constitue notre engagement minimal, que nous prenons chaque année. Le chiffre intègre beaucoup de facteurs de soutien et de vents contraires, mais nous restons très attachés à ces perspectives", a déclaré la directrice financière Natalie Knight au cours d'une conférence de presse.
Natalie Knight a déclaré que l'impact des grèves sur les coûts serait similaire à celui subi par les concurrents mais qu'à un niveau global, Stellantis pouvait compter sur sa capacité de fixation des prix en Amérique du Nord.
"L'impact pour nous sera donc certainement inférieur à celui de nos concurrents", a-t-elle déclaré.
Natalie Knight n'a pas fourni d'estimation sur l'impact de ces coûts plus élevés.
Dans un communiqué séparé, Stellantis a annoncé jeudi que son conseil d’administration avait approuvé un programme de rachat d’actions d’un montant maximum de 3 milliards d’euros, à exécuter en 2024.
(Reportage Giulio Piovaccari à Milan, avec Gilles Guillaume à Paris, version française Corentin Chappron, édité par Kate Entringer)