par David Shepardson
NEW YORK (Reuters) - Stellantis NV a dévoilé mercredi à New York son premier pick-up électrique Ram, un élément clé de la stratégie d'électrification du constructeur franco-italo-américain.
Le Ram 1500 REV 2025, présenté aux journées presse du salon new-yorkais de l'automobile, aura une autonomie pouvant aller jusqu'à 500 miles (environ 804 km) grâce à un bloc-batterie optionnel plus important de 229 kilowatts.
Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a fixé des objectifs ambitieux pour réduire de moitié les émissions du groupe d'ici à 2030. Il vise notamment 100% de ventes de voitures électriques en Europe et 50% de ventes de voitures et de véhicules utilitaires légers à batterie aux États-Unis d'ici la fin de la décennie.
Le véhicule sera lancé fin 2024 sur l'un des principaux segments du marché automobile nord-américain, celui des SUV et pick-ups, aux dimensions imposantes si on compare avec la taille des voitures en Europe.
Le nouveau Ram arrivera plus de deux ans après les modèles électriques concurrents de Rivian, le R1T, ou de Ford (NYSE:F) avec le F-150 Lightning. General Motors (NYSE:GM) prévoit de son côté de débuter les livraisons de son pick-up électrique Chevrolet Silverado cet automne, tandis que le directeur général de Tesla (NASDAQ:TSLA), Elon Musk, a annoncé le lancement de son Cybertruck, longtemps reporté, depuis une usine du Texas cette année.
Le Ram électrique aura une autonomie pouvant aller jusqu'à 350 miles (560 km) avec le pack batterie standard de 168 kilowatts. Carlos Tavares a précisé que le véhicule serait assemblé aux Etats-Unis.
Alors que les constructeurs automobiles sont sous pression pour gérer le coût élevé de l'électrification et du développement des logiciels, les parlementaires américains ont approuvé des aides massives à la production de batteries et des crédits d'impôt pour les consommateurs.
Fin février, Stellantis a suspendu sine die l'activité d'une usine Jeep dans l'Etat américain de l'Illinois, imputant sa décision au coût élevé des véhicules électriques.
A l'image de l'Europe, qui interdira les motorisations thermiques en 2035, la Californie ne veut autoriser à cet horizon que les ventes sur son territoire de voitures et pick-ups électriques ou hybrides. Pour que ce projet aboutisse, le "Golden State" doit recevoir le feu vert de l'administration fédérale américaine du président Jo Biden.
Carlos Tavares a par ailleurs refusé de confirmer des informations de presse selon lesquelles son groupe et BMW (ETR:BMWG) sont en discussion avec Panasonic (TYO:6752) Holdings pour s'associer dans la construction d'usines de batteries de véhicules électriques en Amérique du Nord.
"Nous parlons à l'ensemble du monde des fournisseurs de batteries. Nous parlons à tout le monde", a-t-il dit à des journalistes, en marge du salon qui ouvrira ses portes au public vendredi jusqu'au 16 avril.
(Reportage David Shepardson, version française Kate Entringer et Gilles Guillaume, édité par Tangi Salaün et Jean Terzian)