PARIS (Reuters) - Stellantis a présenté à ses syndicats un nouveau projet d'actionnariat salarié en France et en Italie afin d'associer ses équipes à la performance du groupe et tenter d'apporter une réponse à la crise du pouvoir d'achat dans deux de ses pays historiques.
Le constructeur automobile, né de la fusion entre le français PSA (EPA:PEUP) et l'américano-italien FCA, a détaillé cette évolution de son Plan d'épargne entreprise (PEE) en France jeudi lors d'une CSE Central, ont dit à Reuters deux sources proches de Stellantis.
La première phase de ce plan concerne la France mais aussi l'Italie selon des modalités similaires, ont-elles ajouté, sans plus de précision sur le dispositif envisagé sur le sol italien.
En France, 42.000 salariés pourront devenir actionnaires dans des conditions préférentielles - une décote de 20% sur la valeur de l'action et un abondement de la part du groupe pouvant aller jusqu'à 100% des sommes investies, dans la limite de 1.000 euros.
Dans un tract, la CFE-CGC s'est félicité du retour de ce dispositif, "un signal important envoyé par la direction pour une répartition plus juste des richesses produites".
"Cette avancée sur le partage de la valeur ne doit cependant pas faire oublier les attentes légitimes des salariés (quant à) l'augmentation substantielle des salaires de base", a ajouté le syndicat, pour qui c'est la meilleure réponse à la baisse du pouvoir d'achat dans le contexte inflationniste actuel.
Seulement 1,4% du capital de Stellantis appartient actuellement à ses salariés, tous pays confondus.
De nombreux constructeurs automobiles, dont Stellantis, ont également répondu à la flambée de l'inflation à des plus hauts de plusieurs décennies, par des hausses de salaires et des primes exceptionnelles au cours de l'année écoulée.
Mais le sujet reste sensible. Aux Etats-Unis, le secteur automobile reste confronté à une vaste grève, notamment sur la question des rémunérations, tandis qu'en France les syndicats appellent vendredi à une journée de manifestations pour les salaires et contre l'austérité.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)