PARIS (Reuters) - Standard & Poor's a confirmé vendredi la note à long terme AA de la dette souveraine de la France ainsi que la perspective négative qui lui est attachée.
Dans un communiqué, l'agence de notation déclare penser que le gouvernement tiendra ses objectifs pour cette année en matière de finances publiques mais que ceux de 2017 et 2018 sont "moins assurés".
La perspective "négative" indique que la possibilité d'un abaissement la note à long terme l'année prochaine est au moins d'une sur trois, précise l'agence de notation.
Elle reflète "les risques qui pèsent sur la trajectoire de la dette publique - une reprise économique plus faible en termes nominaux et réels ou de moindres performances budgétaires - ainsi que le risque que les mesures de soutien à la compétitivité soient édulcorées avant les élections présidentielles de 2017", indique S&P.
S&P avait dégradé pour la dernière fois la note de la France en novembre 2013, la faisant passer de AA+ à AA, et avait révisé sa perspective de "stable" à "négative" en octobre 2014.
Elle avait alors invoqué des craintes sur la solidité de la reprise économique en France et sur la poursuite de la dégradation de ses finances publiques.
Après avoir obtenu de l'Union européenne deux ans de plus, jusqu'à fin 2017, pour ramener son déficit sous 3% du PIB, le gouvernement français a présenté en avril une nouvelle trajectoire de ses finances publiques.
Celle-ci prévoit un déficit public ramené à 3,8% du PIB cette année, puis 3,3% en 2016 et à 2,7% en 2017, avec une dette publique qui culminerait à 97,0% de la richesse nationale l'an prochain avant de baisser légèrement, à 96,9%, en 2017.
Ces prévisions sont fondées sur un scénario de croissance de l'économie de 1,0% cette année puis 1,5% les deux années suivantes. Les organisations internationales et la Banque de France anticipent entre 1,1% et 1,2% cette année, 1,3% et 1,5% en 2016.
La note AA est la quatrième dans l'échelle de valeur de S&P.
La France est notée Aa2 avec une perspective stable par Moody's et AA avec perspective stable par Fitch.
(Yann Le Guernigou)