PARIS (Reuters) - L'accord sur la valorisation de la région saoudienne d'Al Ula qui doit être signé mardi à l'occasion de la visite à Paris du prince héritier Mohamed ben Salman doit permettre d'attirer à terme entre 1,5 et 2,5 millions de touristes par an, selon un responsable saoudien.
Ce chantier, dont le coût et les retombées pour Paris et Ryad n'ont pas encore été dévoilés, est la dernière illustration en date de la volonté de "MBS", nouvel homme fort du royaume, de diversifier l'économie saoudienne pour faire face à l'effondrement des cours du pétrole.
Ce projet, confirmé la semaine passée par l'Elysée sans plus de précisions, est l'occasion pour la France - dont l'expertise en matière de tourisme est reconnue dans le monde - de jouer une nouvelle carte après plusieurs annonces en matière de contrats restées lettres mortes et face à une concurrence américaine rude dans l'industrie de défense.
Aussi vaste que la Belgique, la région d'Al Ula est située à un millier de kilomètres au nord-ouest de la capitale, Ryad, et abrite notamment le site archéologique de Mada'in Saleh, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
L'accord, qui sera conclu mardi, est prévu pour une durée de dix ans - renouvelable - et prévoit la création d'une agence française financée par des fonds saoudiens qui sera chargée du développement de musées, de la partie archéologique du site, de la formation des professionnels du tourisme et de la mise en place d'infrastructures d'accueil.
"Al Ula est une toile à ciel ouvert et c'est à nous d'en faire quelque chose en nous appuyant sur l'excellence française", a déclaré cette semaine à des journalistes à Paris Amr al Madani, directeur général de la Commission royale pour la région.
"La mission que le président (Emmanuel Macron) m'a confiée c'est de mobiliser le meilleur du savoir-faire français dans ce projet", a indiqué de son côté Gérard Mestrallet, président de l'Agence française pour le développement d’Al Ula.
Interrogé sur le coût du chantier, Amr al Madani a refusé de donner un chiffre. Il a précisé qu'il espérait entre 1,5 et 2,5 millions de touristes par an dans cette région une fois les travaux réalisés.
Au-delà de la valorisation de ce site, l'Arabie saoudite souhaite accueillir d'ici 2030 trente millions de visiteurs par an, soit deux fois plus qu'aujourd'hui.
La France n'en est pas à son coup d'essai dans la région. En 2007, elle a conclu avec les Emirats arabes unis un accord sur 30 ans qui a débouché sur la construction du Louvre Abou Dhabi, inauguré à l'automne 2017, et qui doit rapporter à la France un milliard d'euros.
(John Irish, avec Marine Pennetier, édité par Henri-Pierre André)