ALGER (Reuters) - La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), formée des principaux groupes rebelles touaregs du nord du Mali, a signé jeudi à Alger l'accord de paix adopté en mars par les autorités maliennes et des mouvements pro-gouvernementaux, tout en prévenant qu'elle exigeait de nouvelles garanties avant de signer un texte définitif.
La CMA, qui réunit le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), avait indiqué en mars que cet accord de paix et de réconciliation intermalien, conclu sous l'égide de l'Algérie, ne répondait pas à ses exigences.
Elle a prévenu mercredi qu'elle ne se rendrait pas à la cérémonie prévue vendredi à Bamako pour la signature définitive.
"Aucun mécanisme de garantie à l'égard des violations du cessez-le-feu n'a été véritablement mis en place tout au long du processus, ce qui renvoie vers la position légitime de la CMA demandant que des assurances lui soient données pour éviter toute nouvelle escalade", écrit la CMA dans un communiqué
"En dépit de toutes ces contraintes, la CMA consent, dans un esprit d'équité et de bonne foi, à parapher le document."
La présidence française a salué jeudi l'annonce de la signature de paix à Alger, et "l'esprit de paix et de réconciliation du gouvernement malien et du président de la République du Mali, Ibrahim Boubakar Keita".
François Hollande "se félicite de l'engagement pris par les différents groupes armés maliens à renoncer à la lutte armée et à s'engager dans la réconciliation", poursuit le communiqué de l'Elysée.
Les séparatistes touaregs du nord du Mali se sont alliés en 2012 aux islamistes qui se sont emparés de la moitié nord du pays avant d'en être chassés par les forces françaises de l'opération Serval, lancée en janvier 2013.
Le conflit entre Bamako et les Touaregs a donné lieu à quatre révoltes armées depuis l'indépendance du Mali en 1960.
(Patrick Markey et Lamine Chikh,; Nicolas Delame pour le service français)