LONDRES (Reuters) - Le sterling pourrait chuter et le chômage augmenterait probablement si la Grande-Bretagne quittait l'Union européenne (UE), estime la Banque d'Angleterre (BoE).
La banque centrale, qui a voté à l'unanimité le maintien de son taux d'intervention à 0,5%, comme prévu, estime que dans le cas d'un Brexit le 23 juin, ménages et entreprises s'abstiendraient sans doute de dépenser et d'investir.
Le gouverneur Mark Carney, qui estimait jusque là qu'un Brexit constituait le risque intérieur le plus menaçant pour la stabilité financière, a renchéri jeudi en déclarant qu'il pourrait être également dommageable pour l'économie mondiale dans son ensemble.
La BoE affirme qu'il y a de plus en plus de signes montrant que le scrutin sur le Brexit pèse sur l'économie mais elle estime que celle-ci récupèrerait totalement si le "oui" au maintien dans l'UE l'emportait le mois prochain.
Elle a revu en baisse ses prévisions de croissance en raison surtout d'une productivité plus faible et d'une augmentation de l'épargne des ménages motivée par la situation économique d'ensemble.
Ses prévisions reposent sur l'hypothèse que Londres restera dans l'UE et la BoE suppose aussi que la glissade du sterling ces six derniers mois est pour moitié momentanée.
Le BoE prévoit 2,0% de croissance en Grande-Bretagne cette année et 2,3% en 2017, au lieu de 2,2% et 2,4% prévus en février. Elle estime qu'en l'espace de deux ans, l'inflation dépassera de peu son objectif de 2%, comme elle le pensait en février.
(Rédaction de Londres, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)