La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine vise un quasi-retour à l'équilibre du régime général de la Sécurité sociale en 2017, estimant que le quinquennat de François Hollande signera la fin "des déficits sociaux" dans une interview aux Echos à paraître vendredi.
En 2017, le régime général (maladie, retraites, famille, accident du travail) "qui affichait 17,4 milliards de déficit en 2011 sera à 400 millions de l'équilibre", a affirmé la ministre à la veille de la présentation de son projet de budget de la sécu pour 2017. "L'histoire de ce quinquennat, c'est la fin des déficits sociaux", a-t-elle ajouté.
L'année prochaine, "trois branches sur quatre seront à l'équilibre, l'assurance-vieillesse dégagera un excédent de 1,6 milliard", a précisé la ministre. L'Assurance maladie, qui devra réaliser 4 milliards d'euros d'économies, verra quant à elle son déficit passer de "4,1 à 2,6 milliards", une "très nette amélioration".
"La droite avait multiplié les franchises et creusé le déficit. Nous aurons sauvé la Sécu", s'est félicitée la ministre, pour qui les 400 millions d'euros de déficit restant ne représentent, "sur un budget de 500 milliards", que "l'épaisseur du trait".
Parmi les mesures qui doivent être annoncées vendredi figurent, en plus d'une augmentation du prix du tabac à rouler -- de 15% selon Les Echos-, la création d'"une taxe sur le chiffre d'affaires des distributeurs" de tabac qui "rapportera 130 millions par an" à destination du "nouveau fonds de lutte contre le tabagisme.
Un "fonds pour l'innovation médicale" sera également créé pour "financer dans la durée les traitements innovants", ce qui permettra "de lisser les pics de dépense" liés à l'arrivée de nouveaux traitements coûteux pour la sécu.
"Ce fonds sera doté de 800 millions d'euros à sa création, dont 200 millions seront dépensés dès 2017 pour absorber le choc de l'arrivée des immunothérapies contre le cancer", a détaillé la ministre. Il "devra se reconstituer au fil des ans".
La ministre fustige les candidats à la primaire de droite, qui selon elle, "jouent sur les peurs, en niant les résultats" pour "justifier des politiques de régression sociales" (déremboursements en santé, report de l'âge de départ à la retraite...).
Le déficit de la Sécurité sociale (régime général et fonds de solidarité vieillesse, qui verse les cotisations retraite des chômeurs et le minimum vieillesse) devrait fortement se réduire en 2016, à -7,1 milliards d'euros, selon la commission des comptes.