Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé jeudi qu'il y avait de "bons arguments" pour accorder un délai supplémentaire à la Grèce pour redresser ses comptes publics et a semblé écarter l'hypothèse d'un troisième plan d'aide au pays.
"Il y a de bons arguments pour étendre (au-delà de 2014, ndlr) le délai accordé à la Grèce pour qu'elle mette en oeuvre son programme d'ajustement budgétaire", a déclaré le porte-parole du Fonds Gerry Rice, lors d'une conférence de presse au siège de l'institution à Washington.
Une mission de la troïka FMI-UE-BCE est à Athènes pour aider le gouvernement grec à finaliser de nouvelles économies budgétaires de plus de 11,5 milliards d'euros, condition nécessaire au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide au pays.
S'il obtient un rapport positif de la troïka, le Premier ministre grec Antonis Samaras compte demander un délai de deux ans supplémentaires pour remplir les objectifs de réduction du déficit public exigés par les bailleurs de fonds du pays en contrepartie du plan d'aide de 130 milliards d'euros accordé en mars.
En vertu de cet accord, le pays, actuellement plongé dans une grave récession, est censé ramener son déficit public à 2,1% du Produit intérieur brut (PIB) en 2014 contre 7,3% prévus pour 2012 et 4,6% l'année prochaine.
"Une extension (du délai) dépendrait de la capacité (du pays) à se financer", a toutefois ajouté le porte-parole du Fonds.
L'Allemagne a plusieurs fois exprimé son opposition au fait d'accorder un délai supplémentaire à la Grèce. Fin août, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avait notamment estimé que "plus de temps, cela veut dire en général plus d'argent".
Interrogé sur l'hypothèse d'un troisième plan d'aide au pays, M. Rice a par ailleurs semblé écarté cette éventualité en réaffirmant que l'objectif actuel du FMI était de remettre le programme actuel, le deuxième accordé au pays, sur "les rails".
Dans un entretien au Wall Street Journal, le représentant grec au conseil d'administration du FMI, Thanos Catsambas, a affirmé jeudi que la Grèce aurait besoin de "financements additionnels" qui pourraient prendre la forme "d'une participation du secteur privé ou de ne nouveaux prêts".
Les opinions exprimées par les membres du conseil d'administration du Fonds ne représentent toutefois pas la position officielle de l'institution.