Séance terrible pour Tarkett (PA:TKTT), dont l'action - qui n'est certes plus lanterne rouge du SBF 120, encombrant costume légué à SoLocal - dévisse de 8,9% dans d'importants volumes (837.000 titres échangés vers 17h, environ 9 fois plus qu'au terme de la séance d'hier). Investisseurs et brokers tombent à bras raccourcis sur le groupe, qui a il est vrai fait état hier après Bourse de comptes trimestriels résolument médiocres.
Outre une baisse de 7,2% de son chiffre d'affaires au premier trimestre en données publiées à 567,9 millions d'euros (-0,1% en organique), Tarkett a ainsi déploré une chute de 42% de son Ebitda ajusté à 29,8 millions.
Des chiffres de nature à tempérer bien des ardeurs, même si la direction s'est employée à rassurer la communauté financière, estimant que 'malgré un début d'année étale, la dynamique sous-jacente de nos activités reste bien orientée'. Et de confirmer ses objectifs d'une marge d'Ebitda ajusté de plus de 12% (NDLR: 5,2% au premier trimestre) et un ROIC de plus de 9% à horizon 2020, objectifs qui ne seront pas encore atteints à fin 2018 au regard d'une part de l'impact négatif du prix des matières premières et d'autre part de l'évolution défavorable des taux de change, en particulier l'évolution récente du rouble.
Déplorant 'un début d'exercice en-dessous des attentes' ainsi qu'un 'momentum moins favorable', les analystes d'Oddo ont troqué leur conseil 'achat' au profit d'une position 'neutre' et ramené leur objectif de cours de 36 à 28,5 euros (- 20% environ). L'intermédiaire attendait une croissance organique de 1,4% et estime qu'après une marge de 5,2%, l'anticipation de 11,2% sur l'ensemble de l'année 'pourrait s'avérer ambitieuse'.
'Les perspectives à court terme offrent un news-flow peu favorable', ajoute Oddo, qui redoute que 'la séquence bénéficiaire (ne soit) revue en baisse'.
Même pessimisme dans les rangs de Bryan Garnier, également passé d'une recommandation 'achat' à un rating 'neutre', en sus d'un placement sous revue de l'objectif de cours. Si le courtier n'est surpris ni par le poids des matières premières (- 10 millions d'euros), ni par l'impact positif des mesures de productivité (+ 8,5 millions), il n'avait en revanche vu venir ni des effets volumes et un mix produit négatifs (- 9 millions), ni une hausse 'significative' des frais généraux. Au surplus, l'effet prix (+ 1,7 million) était plutôt attendu vers 6 millions, alors que des relèvement de tarifs sont déjà intervenus.
Dans sa note de recherche du jour, Bryan Garnier a également rappelé que le directeur financier de Tarkett avait indiqué, lors de leur dernière rencontre, que la marge d'Ebitda ajustée devait se maintenir en 2018 au moins à son niveau de l'annee écoulée (11,1%). Or, il ne semble plus en être question dans le communiqué d'hier soir, même si à moyen terme, le groupe vise toujours plus de 12%.
De quoi, en effet, commencer à douter...
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Outre une baisse de 7,2% de son chiffre d'affaires au premier trimestre en données publiées à 567,9 millions d'euros (-0,1% en organique), Tarkett a ainsi déploré une chute de 42% de son Ebitda ajusté à 29,8 millions.
Des chiffres de nature à tempérer bien des ardeurs, même si la direction s'est employée à rassurer la communauté financière, estimant que 'malgré un début d'année étale, la dynamique sous-jacente de nos activités reste bien orientée'. Et de confirmer ses objectifs d'une marge d'Ebitda ajusté de plus de 12% (NDLR: 5,2% au premier trimestre) et un ROIC de plus de 9% à horizon 2020, objectifs qui ne seront pas encore atteints à fin 2018 au regard d'une part de l'impact négatif du prix des matières premières et d'autre part de l'évolution défavorable des taux de change, en particulier l'évolution récente du rouble.
Déplorant 'un début d'exercice en-dessous des attentes' ainsi qu'un 'momentum moins favorable', les analystes d'Oddo ont troqué leur conseil 'achat' au profit d'une position 'neutre' et ramené leur objectif de cours de 36 à 28,5 euros (- 20% environ). L'intermédiaire attendait une croissance organique de 1,4% et estime qu'après une marge de 5,2%, l'anticipation de 11,2% sur l'ensemble de l'année 'pourrait s'avérer ambitieuse'.
'Les perspectives à court terme offrent un news-flow peu favorable', ajoute Oddo, qui redoute que 'la séquence bénéficiaire (ne soit) revue en baisse'.
Même pessimisme dans les rangs de Bryan Garnier, également passé d'une recommandation 'achat' à un rating 'neutre', en sus d'un placement sous revue de l'objectif de cours. Si le courtier n'est surpris ni par le poids des matières premières (- 10 millions d'euros), ni par l'impact positif des mesures de productivité (+ 8,5 millions), il n'avait en revanche vu venir ni des effets volumes et un mix produit négatifs (- 9 millions), ni une hausse 'significative' des frais généraux. Au surplus, l'effet prix (+ 1,7 million) était plutôt attendu vers 6 millions, alors que des relèvement de tarifs sont déjà intervenus.
Dans sa note de recherche du jour, Bryan Garnier a également rappelé que le directeur financier de Tarkett avait indiqué, lors de leur dernière rencontre, que la marge d'Ebitda ajustée devait se maintenir en 2018 au moins à son niveau de l'annee écoulée (11,1%). Or, il ne semble plus en être question dans le communiqué d'hier soir, même si à moyen terme, le groupe vise toujours plus de 12%.
De quoi, en effet, commencer à douter...
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