Les ventes de spiritueux en France ont diminué en volume, mais progressé en valeur en 2012 sous l'effet du renchérissement des taxes qui représentent plus des trois quarts du prix à la consommation, selon la Fédération française des spiritueux (FFS), réunie mercredi en assemblée générale.
En 2012, les ventes de spiritueux (liqueurs, anisés, cognac, whiskies, rhums, eaux de vie...) ont totalisé 278 millions de litres, soit une baisse de 2% en un an.
Cette contraction atteint même 4% dans la grande distribution, qui écoule 80% des volumes vendus.
Mais, en valeur, les ventes totales de spiritueux ont progressé l'an dernier de 4% en France, pour atteindre 4,4 milliards d'euros.
Pour la présidente de la FFS, Sylvie Hénon-Badoinot, aucun doute: "Sur certaines catégories, le lien avec la hausse des taxes est immédiat", a-t-elle dit à l'AFP, en citant les liqueurs et les anisés.
Pour les liqueurs, les plus taxées, la peine a été double puisqu'elles ont dû encaisser l'augmentation des droits d'accises et celle des cotisations au budget de la Sécurité sociale, appliquée aux alcools de plus de 18 degrés.
Pour la FFS, "la pression fiscale est écrasante". Les spiritueux ont généré 3 milliards d'euros de recettes fiscales avant TVA en 2012, soit 84% des des recettes fiscales prélevées sur les boissons alcoolisées pour 22% de la consommation d'alcool pur.
Seulement 0,2% de ces recettes sont allouées à la prévention des comportements à risque, regrette la fédération. Sa présidente réclame notamment un effort de prévention tourné vers les jeunes et les ravages de la consommation à domicile, toujours majoritaire (80% de la consommation).
Alcools blancs
La hausse des ventes en valeur s'explique aussi par un choix du consommateur en faveur du haut de gamme, comme pour le whisky. "Parfois on consomme moins mais on monte en gamme", selon Mme Hénon-Badoinot.
Ce phénomène concerne en particulier les jeunes et leur goût des alcools blancs (vodka ou rhum) et pour les cocktails. Même si le whisky continue de représenter près de la moitié des ventes de spiritueux en grande distribution (40% en volume et 47% en valeur), les alcools blancs et le rhum totalisent désormais 27%.
Enfin, la FFS insiste sur le retour aux liqueurs de terroir et le développement du "spiritotourisme", qui a vu affluer un million de visiteurs dans les caves et sur les sites de production l'an passé.
Pour Mme Hénon-Badoinot, "le mouvement suit celui de la cuisine et des +locavores+: les consommateurs ont besoin de savoir d'où vient ce qu'ils consomment".
La FFS regroupe 200 entreprises de toutes tailles dans 23 régions (dont l’outre-mer), qui génèrent 100.000 emplois directs et indirects.
Le secteur représente plus de 3,5 milliards d'euros de revenus à l'exportation.