BERLIN (Reuters) - La chancelière Angela Merkel a fait l'éloge samedi d'Emmanuel Macron, saluant ses efforts pour insuffler un nouvel élan au projet européen en dépit des divergences entre la France et l'Allemagne sur les questions commerciales.
Berlin défend l'idée d'un accord qui abaisserait les droits de douane sur une large gamme de produits, mais la France insiste pour que l'Union européenne soit exemptée de façon permanente et inconditionnelle des tarifs douaniers que mettent en place les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium.
Dans son allocution hebdomadaire, la chancelière estime que la coopération franco-allemande fonctionne "très bien" et que le président français mérite amplement le prix Charlemagne - décerné pour services rendus à l'unification européenne - qu'il doit recevoir jeudi.
"Depuis sa prise de fonctions, il a donné à l'Europe une dynamique considérable, avec plein d'élan et d'espoir", a-t-elle dit.
Malgré les mots chaleureux de la chancelière, Emmanuel Macron a reçu un soutien très tiède en Allemagne concernant ses propositions de réforme de la zone euro.
Sur les questions commerciales, les ministres européens doivent encore surmonter leurs désaccords avant de confier à la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, un mandat clair pour les négociations avec les Etats-Unis avant la nouvelle date butoir du 1er juin fixée par Donald Trump pour imposer à l'UE ses droits de douane.
Signe que Berlin maintient sa ligne face à la France, le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, appelle de ses voeux un accord commercial entre l'UE et les Etats-Unis, qui porterait essentiellement sur le secteur industriel et déboucherait sur une baisse générale des droits de douane.
Le ministre déclare à l'édition dominicale du FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) que le TTIP (Partenariat transatlantique sur le commerce et l'investissement) s'est "révélé irréalisable", mais ajoute :
"Nous devons envisager de faire quelque chose de neuf, comme une entente sur un choix de produits industriels", dit-il.
"Je mets vivement en garde contre le risque d'être aspiré dans une spirale d'isolement", dit Altmeier en se déclarant "fortement favorable à un accord avec les Etats-Unis".
(Paul Carrel; Eric Faye pour le service français)