WOLFSBURG, Allemagne (Reuters) - Volkswagen (DE:VOWG_p) s'est montré moins confiant mercredi sur ses objectifs annuels et a souligné les défis soulevés par la montée du protectionnisme pour l'industrie automobile, ce qui fait chuter son action en Bourse malgré la publication d'une hausse plus prononcée que prévu de son bénéfice d'exploitation ajusté du deuxième trimestre.
Le constructeur allemand, qui a confirmé prévoir pour l'ensemble de l'année une marge d'exploitation comprise entre 6,5 et 7,5% avant éléments exceptionnels, a dit que la réalisation de cet objectif serait difficile.
VW a aussi prévenu qu'après éléments exceptionnels sa marge opérationnelle serait "modérément en baisse".
"Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, d'importants défis sont devant nous dans les prochains trimestres, en particulier en ce qui concerne la transition vers la nouvelle procédure de test WLTP", a déclaré le président du directoire dans un communiqué.
Il fait référence au protocole "Worldwide Harmonised Light Vehicle Test", plus strict pour reproduire plus fidèlement les émissions des véhicules en situation réelle de conduite.
"La montée du protectionnisme pose aussi des défis majeurs pour l'industrie automobile intégrée à l'échelle mondiale", a aussi dit Herbert Diess, qui a pris les rênes du groupe en avril.
Vers 07h45, l'action Volkswagen cède près de 2% à la Bourse de Francfort, sous-performant l'indice européen du secteur automobile en baisse de 0,9% au même moment.
Une hausse de 5,5% des ventes de voitures au deuxième trimestre a permis a VW d'afficher une progression de 23% de son bénéfice d'exploitation ajusté à 5,58 milliards d'euros, alors que les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne 4,98 milliards.
Le chiffre d'affaires sur la période est ressorti à 61,15 milliards, contre un consensus de 62,67 milliards.
Pour la période avril-juin, Volkswagen a fait état de 1,6 milliard d'euros d'éléments exceptionnels liés au "dieselgate", soit le scandale de ses émissions polluantes de ses véhicules diesel, qui lui a coûté plus de 25 milliards d'euros et entraîné de nombreux changements au sein du groupe.
(Jan Schwartz et Edward Taylor, Benoit Van Overstraeten et Marc Joanny pour le service français)