par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi et l'indice phare Standard & Poor's 500 a clôturé sous le seuil de 1.900 points pour la première fois depuis septembre, le marché ayant été incapable de conserver ses gains du début de séance.
L'indice Dow Jones, en hausse à l'ouverture, est passé dans le rouge après une heure d'échanges pour terminer sur un recul de 364,81 points, soit 2,21%, à 16.151,41. Le Standard & Poor's 500, principale référence de nombreux gérants, a cédé 48,40 points (-2,5%) à 1.890,28 et le Nasdaq Composite a reculé de 159,85 points (-3,41%) à 4.526,07.
Le S&P 500 n'avait pas terminé sous la barre des 1.900 points depuis le 29 septembre et il accuse désormais un repli de plus de 11% par rapport à son plus haut historique du 20 mai.
L'indice Russell 2000 des "small caps" a quant à lui cédé 3,3% sur la journée, portant à 22% son recul depuis son record de juin.
Les dix principaux secteurs du S&P 500 ont fini dans le rouge. Des analystes ont noté que les ventes s'étaient nettement amplifiées une fois le rally du début de séance dissipé. L'indice VIX de la volatilité s'est envolé de 12,2%.
"Depuis le début de l'année, les acheteurs ont attendu la fin des séances pour lancer d'importants rallies de fin de journée. Ces rallies ont empêché le marché de fixer de nouveaux plus bas", a expliqué Michael O'Rourke, responsable de la stratégie de marché de Jones Trading.
"On n'est donc pas encore arrivé au point de capitulation et les nouveaux acheteurs se font prendre chaque jour."
Les prix du pétrole, dont l'influence sur le marché actions ne se dément pas, ont amorcé un rebond en début de séance mais ce mouvement a vite avorté, ce qui a pesé sur Wall Street.
Les actions avaient bénéficié à l'ouverture de la bonne surprise des statistiques mensuelles du commerce extérieur chinois, qui a apaisé en partie les inquiétudes sur la santé de la deuxième économie mondiale.
LES RÉSULTATS INQUIÈTENT
"Il devient assez clair que tout progrès est utilisé pour réduire ou solder des positions plutôt que pour prendre de nouvelles positions sur le marché, du moins au cours des derniers jours", a dit Ryan Larson, responsable du trading actions de RBC Global Asset Management.
Au final, une seule des 30 valeurs du Dow, le géant pétrolier Exxon Mobil (N:XOM) (+0,6%) a échappé au mouvement général de repli.
Des analystes ont noté que la nervosité liée aux résultats du quatrième trimestre avait aussi pesé sur la tendance. Le groupe de transport ferroviaire CSX a par exemple abandonné 5,7% après des résultats plombés par la baisse des volumes de marchandises.
"Il n'y a pas vraiment de catalyseur pour aller de l'avant. Si on commence à voir arriver des résultats de banques ou d'autres vraiment mauvais, plus rien ne tiendra", estime Ken Polcari, directeur des activités NYSE d'O'Neil Securities.
Parmi les plus fortes contributions à la baisse du S&P comme du Nasdaq, Amazon (O:AMZN) a chuté de 5,84%.
Dans le secteur automobile, General Motors (N:GM) a gagné 0,63% après avoir relevé ses prévisions de résultats pour 2016 et annoncé un nouveau plan de rachats d'actions. A l'opposé, Ford a cédé 5,06%, ses prévisions ayant déçu le marché.
Microsoft (O:MSFT) a pris 2,16% grâce à un relèvement de recommandation de Morgan Stanley (N:MS).
Metlife, premier assureur vie des Etats-Unis, a bondi de 2,19% après avoir dit envisager de scinder une part importante de son activité d'assurance pour les particuliers.
Environ 9,8 milliards d'actions ont changé de mains au cours de la séance, contre 7,5 milliards en moyenne sur les 20 précédentes selon les données Thomson Reuters.
La baisse des actions a pesé sur le dollar, qui a cédé du terrain face à l'euro: la monnaie unique s'échangeait autour de 1,0880 dollar en fin de journée.
Le repli sur les valeurs refuges a bénéficié au marché obligataire et le rendement des bons du Trésor à 10 ans est revenu à 2,066% en fin de séance, après être tombé à 2,042% en séance, son plus bas niveau depuis le 28 octobre.
(Caroline Valetkevitch, avec Abhiram Nandakumar à Bangalore; Marc Angrand pour le service français)