par Stephen Culp
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, pour une deuxième séance consécutive, après la publication de résultats trimestriels contrastés et de données économiques qui ont montré la résilience de l'économie américaine, alimentant la crainte que la Réserve fédérale (Fed) maintienne les taux d'intérêt élevés sur une longue durée.
L'indice Dow Jones a cédé 0,76%, ou 251,63 points, à 32.784,30 points.
Le S&P-500, plus large, a perdu 49,54 points, soit 1,18%, à 4.137,23 points.
Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 225,62 points (1,76%) à 12.595,61 points.
Le Nasdaq a de nouveau enregistré le repli le plus marqué, plombé par les valeurs à forte croissance qui sont particulièrement sensibles aux taux d'intérêt et dont certaines ont fait état cette semaine de prévisions moroses.
Les trois principaux indices de Wall Street s'orientent vers une baisse sur l'ensemble de la semaine.
Meta, qui publiait mercredi après-clôture ses résultats trimestriels, a notamment prévenu d'une accélération de ses dépenses. Alphabet (NASDAQ:GOOGL) a déçu les investisseurs avec la performance de sa division "cloud". Les résultats d'Amazon (NASDAQ:AMZN), autre membre du groupe dit des "Sept Magnifiques" - qui comprend également Apple (NASDAQ:AAPL), Microsoft (NASDAQ:MSFT), Nvidia (NASDAQ:NVDA), Tesla (NASDAQ:TSLA) -, étaient attendus jeudi soir.
"Aujourd'hui, il n'y en avait que pour les 'sept magnifiques', et peu importe ce qu'ils pouvaient publier en termes de résultats, je pense que les gens n'auraient pas été satisfaits", a commenté Scott Ladner, directeur des investissements chez Horizon Investments, à Charlotte.
"Nous constatons donc des prises de profits de la part des investisseurs et une rotation au détriment de tout ce qui a performé cette année, au profit de ce qui ne l'a pas fait", a-t-il déclaré.
Des données économiques solides, dont une croissance de 4,9% en rythme annualisé du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis - un pic de près de deux ans -, ont alimenté les inquiétudes des investisseurs à propos de la politique de resserrement monétaire de la Fed.
"Cela contredit l'idée que la Fed pourrait commencer à baisser les taux en 2024", a dit Greg Bassuk, directeur général d'AXS Investments, à New York.
"Alors que ces données sont solides, de manière ironique elles exacerbent les préoccupations des investisseurs" à propos du maintien par la banque centrale américaine de taux d'intérêt élevés sur une durée plus longue, a-t-il ajouté.
Cette semaine marquait une accélération de la saison des résultats, avec près d'un tiers des entreprises du S&P-500 dont des géants technologiques et des poids lourds industriels.
Grosso modo, quatre compagnies sur cinq ont dépassé les attentes de Wall Street. Les analystes anticipent désormais une croissance du chiffre d'affaires global des entreprises du S&P-500 de 2,6% sur un an.
Parmi les secteurs majeurs du S&P-500, les services de communication ont chuté de 2,6%, soit le plus fort repli. A l'inverse, l'immobilier a gagné 2,2%.
Côté valeurs, Meta Platforms (NASDAQ:META) a reculé de 3,7% en disant craindre l'impact du conflit israélo-palestinien sur ses ventes au cours du trimestre actuel.
United Parcel Service a chuté de 5,9% après avoir revu à la baisse sa prévision de chiffre d'affaires annuel. IBM (NYSE:IBM) a bondi de 4,9% après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, grâce à une demande solide pour ses solutions informatiques.
(version française Jean Terzian)