par Noel Randewich
NEW YORK (Reuters) - Wall Street s'est retournée mardi pour finir en baisse, à l'issue d'une séance écourtée à la veille de la fête nationale américaine, alourdie par les technologiques, notamment Facebook (NASDAQ:FB) qui a souffert d'un rebondissement dans le scandale des données.
L'indice Dow Jones a perdu 132,36 points, soit 0,54%, à 24.174,82 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 13,49 points, soit 0,49%, à 2.713,22. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 65,01 points (-0,86%) à 7.502,67 points.
Facebook a abandonné 2,35% après une information selon laquelle plusieurs agences gouvernementales américaines sont désormais impliquées dans l'enquête fédérale ouverte à la suite du détournement des données de millions d'utilisateurs du réseau social par la société Cambridge Analytica.
La baisse du titre du réseau social, ainsi que le repli de 1,7% d'Apple (NASDAQ:AAPL), ont pesé sur l'indice S&P sectoriel des valeurs technologiques, qui a perdu 1,37%.
Les valeurs liées à l'énergie (+0,72%), elles, ont conservé leurs gains malgré un pétrole volatil. Le brut léger américain West Texas Intermediate, WTI) avait franchi en début de séance le seuil de 75 dollars le baril pour la première fois en plus de trois ans, ce qui a incité certains traders à prendre leurs profits avant la journée fériée du 4 juillet.
Le WTI a terminé en hausse de 20 cents à 74,14 dollars le baril et le Brent de 46 cents à 77,76 dollars. Exxon Mobil (NYSE:XOM) et Chevron (NYSE:CVX) ont gagné respectivement 0,59% et 0,39% en clôture, parmi les plus fortes hausses du Dow.
En ce qui concerne les tensions commerciales, l'heure était à l'accalmie à trois jours de l'entrée en vigueur annoncée de droits de douane américains sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits chinois.
FONDAMENTAUX SOLIDES
La Chine, justement, s'est employée mardi à rassurer des marchés préoccupés par la dépréciation rapide du yuan (il a perdu 4% de sa valeur face au dollar depuis le 14 juin): la Banque populaire de Chine (BPC) a assuré surveiller de près l'évolution de la monnaie et promis de veiller à sa stabilité.
"A court terme, les fondamentaux des entreprises sont relativement solides et l'économie est vigoureuse", souligne Brant Houston, de CIBC Private Wealth Management.
"Mais le risque de guerre commerciale crée beaucoup d'incertitudes et de nombreuses inconnues, tant qu'on n'aura pas plus de clarté sur la situation, il est difficile pour les investisseurs de revenir en force sur le marché actions."
Tesla (NASDAQ:TSLA) a chuté de 7,23%, confirmant, après le recul de 1,3% subi lundi, que le franchissement in extremis du seuil de 5.000 Model 3 produites par semaine peine à rassurer.
General Motors (NYSE:GM) et Ford (NYSE:F) Motor ont perdu respectivement 1,34% et 0,99% malgré l'annonce d'une légère hausse de leurs ventes au mois de juin.
Micron (NASDAQ:MU) a perdu 5,51%. Son concurrent de Taiwan, United Microelectronics, a dit que la justice chinoise avait tranché en sa faveur et interdit provisoirement à Micron de vendre ses puces en Chine. Le groupe américain a fait savoir qu'il n'en avait pas encore reçu l'injonction.
Le dollar, lui, cédait 0,44% face à un panier de devises de référence, les cambistes ayant pris leurs profits avant la journée fériée de mercredi, puis la publication, jeudi, des "minutes" de la dernière réunion de la Réserve fédérale.
Les rendements de obligations du Trésor américain ont baissé mardi à la suite du repli des actions. La courbe des taux se retrouve dans sa configuration la plus plate en près de 11 ans. L'écart entre les rendements à deux et 10 ans a été ramené à 29,59 points de base, au plus bas depuis août 2007.
Sur le plan macroéconomique, les chiffres ont été mitigés: les commandes à l'industrie ont augmenté de manière inattendue en mai, alors que les dépenses d'équipement des entreprises ont montré des signes de ralentissement.
(Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)