par Marc Angrand
(Reuters) - La Bourse de New York évolue en légère baisse en début de séance mercredi, les investisseurs privilégiant la prudence dans l'attente du communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale, malgré la bonne surprise des résultats financiers d'Apple (NASDAQ:AAPL), première capitalisation mondiale.
Quelques minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones perd 34,96 points, soit 0,15%, à 24.064,09 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,25% à 2.648,19 points et le Nasdaq Composite cède 0,07% à 7.125,42 points.
Les investisseurs attendent à 18h00 GMT les décisions de la Fed à l'issue de deux jours de réunion du Federal Open Market Committee (FOMC). S'il est peu probable que la banque centrale touche aux taux d'intérêt cette fois-ci, elle pourrait donner de nouvelles indications sur ses intentions pour les mois à venir et sur la manière dont elle appréhende l'évolution de la croissance et de l'inflation.
Selon le baromètre "FedWatch" de CME Group, les investisseurs estiment à plus de 94% la probabilité d'une hausse d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds" à l'issue du FOMC de la mi-juin.
Sur le front macroéconomique, le principal indicateur du jour, l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi dans le secteur privé, a été à conforme aux attentes même si, à 204.000 en avril, les créations d'emplois sont tombées à leur plus bas niveau depuis novembre.
Le marché attend désormais le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail, qui doit être publié vendredi.
Sur le marché des emprunts d'Etat, le rendement des Treasuries à deux ans, le plus sensible aux évolutions des taux directeurs, ressort à 2,5084% après avoir atteint 2,521%, son plus haut niveau depuis 2008, et le dix ans s'inscrit à 2,97%.
Les rendements ont légèrement reflué après l'annonce par le Trésor d'une augmentation de ses adjudications dans les prochains mois.
Du côté des devises, le dollar est stable face à un panier de référence de six grandes devises après deux séances de nette hausse qui l'ont porté mardi à son plus haut niveau depuis plus de trois mois et demi.
L'euro, lui, oscille autour de 1,20 dollar, un seuil symbolique en dessous duquel il est tombé mardi pour la première fois depuis la mi-janvier.
SNAP CHUTE DE PLUS DE 20%
Aux valeurs, Apple prend 2,98%, la plus forte hausse du Dow Jones. Le groupe californien a publié mardi des résultats marqués par des ventes d'iPhone jugées rassurantes et il a annoncé un relèvement de 16% de son dividende ainsi que 100 milliards de dollars (83,3 milliards d'euros) de rachats d'actions supplémentaires.
"La baisse des ventes d'iPhone a été compensée par un prix moyen de l'iPhone significativement plus élevé: à 796 dollars, il dépasse de plus de 100 dollars le prix moyen de l'iPhone un an plus tôt. Plus important encore, les résultats montrent que le prix élevé de l'iPhone X n'a pas conduit les clients à la recherche d'alternatives moins chères", note Mirabaud Securities.
La hausse de l'action Apple contribue entre autres à la hausse des valeurs technologiques européennes, à commencer par les fabricants de semi-conducteurs: l'autrichien AMS s'adjuge 7,57%, le franco-italien STMicroelectronics (PA:STM) 4,99%.
L'indice Stoxx européen des hautes technologies (+1,28%) a touché son plus haut niveau depuis six semaines.
La tendance boursière en Europe est elle aussi positive: l'indice Stoxx 600 progresse de 0,56%, le CAC 40 à Paris de 0,17% et le Dax à Francfort de 1,43%.
Parmi les autres groupes américains ayant publié leurs comptes depuis la clôture de mardi, le spécialiste des cartes de crédit Mastercard prend 2,88% après avoir battu le consensus alors que Yum Brands, maison mère des enseignes de restauration rapide Pizza Hut et KFC, abandonne 4,5%, le marché sanctionnant des ventes à données comparables inférieures aux attentes.
La chute la plus spectaculaire est pour Snap (NYSE:SNAP), l'éditeur, qui s'effondre de 21,66% après des résultats qui ravivent les craintes sur son potentiel de croissance.
Le pétrole cède un peu de terrain avant les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks aux Etats-Unis. Le brut souffre entre autres de l'augmentation des exportations iraniennes à quelques jours de la décision américaine sur l'accord nucléaire avec Téhéran.
(Édité par Blandine Hénault)