L'agence de notation financière Fitch a maintenu mardi la note de la dette souveraine espagnole à "AA-" après la victoire de la droite aux élections dimanche, mais a appelé le prochain gouvernement à prendre des "mesures supplémentaires" pour réduire le déficit public.
"Le nouveau gouvernement espagnol va devoir adopter des mesures supplémentaires pour atteindre les objectifs de déficit du programme de stabilité du pays", pour le faire passer de 9,3% du PIB en 2010 à 3% en 2013, a estimé l'agence dans un communiqué.
L'agence Standard and Poor's a fait une mise en garde similaire lundi soir, en confirmant la note espagnole à "AA-" avec perspective négative et en disant attendre "prochainement" les mesures concrètes du gouvernement que doit former Mariano Rajoy, qui durant la campagne "s'est abstenu de spécifier les mesures de politiques concrètes" pour réduire le déficit.
La note de Fitch est elle aussi assortie d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait être abaissée à moyen terme.
Fitch avait dégradé l'Espagne de deux crans le 7 octobre, s'inquiétant que la crise en zone euro s'intensifie, alors que le pays affiche une faible croissance et de mauvaises finances régionales.
"Le nouveau mandat du gouvernement, après sa victoire avec une majorité absolue du Parti Populaire dimanche, ouvre une fenêtre d'opportunités", souligne mardi l'agence.
Cette fenêtre peut servir à "améliorer les attentes du marché sur sa capacité à croître et à réduire sa dette", alors le nouvel exécutif "doit surprendre les investisseurs de manière positive avec un programme ambitieux et radical de réforme budgétaire et structurelle".
L'Espagne souhaite fortement réduire son déficit public, visant 3% du PIB en 2013, mais "les risques (de ne pas atteindre) cette prévision sont importants et ont augmenté avec l'intensification de la crise de la dette en zone euro".
En outre, "les gouvernements régionaux représentent le plus grand danger pour la consolidation budgétaire de l'Espagne", car les 17 régions autonomes présentent des déficits et dettes très élevés.