PARIS (Reuters) - Areva a annoncé mardi suspendre ses perspectives financières pour 2015 et 2016, en raison notamment des retards du chantier de la centrale EPR finlandaise Olkiluoto 3 et de glissements dans le calendrier de redémarrage des centrales nucléaires au Japon.
En septembre dernier, Areva et son partenaire Siemens avaient indiqué que la construction du réacteur finlandais ne serait pas achevée avant la mi-2016 avec une mise en service prévue pas avant 2018.
Pour expliquer la suspension de ces objectifs, le groupe invoque ainsi dans un communiqué "les conséquences, sur le cash flow opérationnel libre de 2015 et au-delà, du nouveau planning d'achèvement du projet Olkiluoto 3 et de l'impossibilité à ce jour d'adapter le rythme des paiements avec le client".
Il justifie également cette décision par le glissement du calendrier de redémarrage des réacteurs japonais depuis la catastrophe de Fukushima en 2011 et par la révision des hypothèses de calendrier de lancement de nouvelles constructions de réacteurs, de contrats export dans le recyclage et de projets internationaux.
Pénalisé par une demande limitée de la part de ses clients électriciens, Areva avait déjà fait part début octobre de son intention de réduire ses investissements et de céder des actifs pour éviter une dégradation de ses notes de crédit.
Areva prévoit de fournir de nouvelles perspectives financières pour la période 2015 à 2017, tenant compte de ces éléments, d'ici à la publication des résultats de l'exercice 2014, prévue le 25 février 2015.
S'agissant des perspectives financières 2014, le groupe public, qui entend renforcer son plan de performance, indique que des "reports d'encaissements" devrait avoir un impact sur le niveau du cash flow opérationnel libre.
Le groupe a toutefois confirmé viser une marge d'excédent brut d'exploitation de 7% cette année et une baisse organique de 10% de ses ventes.
Cette annonce intervient alors que l'Etat, principal actionnaire du groupe, a décidé d'installer d'ici à la fin de l'année un nouveau tandem à la tête d'Areva avec Philippe Varin à la présidence et Philippe Knoche comme directeur général, dans le cadre d'un changement de gouvernance du groupe.
L'ex-patron de PSA Peugeot Citroën remplacera ainsi Pierre Blayau, aujourd'hui président du conseil de surveillance.
Philippe Knoche assure actuellement les fonctions de Luc Oursel à la présidence du directoire, ce dernier ayant renoncé à ses fonctions pour raisons de santé.
La cotation de l'action Areva avait été suspendue mardi après-midi sur un cours de 12,07 euros (-0,17%), dans l'attente de la publication de ce communiqué. Elle reprendra mercredi matin.
(Noëlle Mennella, édité par Jean-Michel Bélot)