MADRID (Reuters) - Bankia (MC:BKIA) a annoncé lundi une baisse de 23% de son bénéfice annuel, conséquence de la faiblesse des taux d'intérêt et de charges exceptionnelles liées à des litiges sur ses pratiques commerciales en matière de prêts immobiliers.
Le bénéfice net annuel de la banque nationalisée ressort à 804 millions d'euros, en retrait par rapport au consensus établi par Thomson Reuters qui était à 850 millions.
Au quatrième trimestre, le bénéfice net a chuté de 71% sur un an à 73 millions d'euros, après une provision de 65 millions d'euros supplémentaire pour faire face aux demandes d'indemnisation liées au litige sur les prêts immobiliers, qui vise l'ensemble du secteur bancaire espagnol.
Conséquence de la baisse du bénéfice net: le rendement des fonds propres de la banque est tombé à 6,7% contre 8,2% au troisième trimestre.
La Cour de justice européenne a condamné en décembre les banques espagnoles à verser plus de quatre milliards d'euros à leurs clients en invalidant un jugement d'un tribunal espagnol limitant les pénalités dans l'affaire dite de la clause plancher dans les crédits immobiliers à taux variable.
Bankia est moins affectée que ses rivales BBVA (MC:BBVA) et Banco Popular (MC:POP) par cette affaire.
La banque qui a transféré ses actifs à risque dans une structure de défaisance, a par ailleurs annoncé son intention de relever de 5% son dividende au titre de 2016, ce qui permettra à l'Etat espagnol, qui détient 66% de son capital, de récupérer 209 millions d'euros.
Jusqu'à présent, l'Etat n'a pour l'instant récupéré que 1,8 milliard d'euros sur les 22 milliards qu'il a injectés dans le groupe en 2012. Madrid a repoussé à la fin 2019 l'échéance en vue de la privatisation de Bankia.
L'une des options envisagées pour récupérer les fonds publics consacrés au sauvetage du groupe serait une fusion de Bankia avec une plus petite banque, Banco Mare Nostrum (BMN), également contrôlée par l'Etat.
En Bourse, l'action Bankia prenait 0,31% à Madrid vers 10h30 GMT. Le titre a progressé de 10% sur un an alors que l'indice Stoxx européen du secteur ne gagnait que 1,7%.
(Jesús Aguado, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)