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France: les entreprises embourbées, les investisseurs et les particuliers désabusés

Publié le 23/10/2014 13:01
France: les entreprises embourbées, les investisseurs et les particuliers désabusés

Le Premier ministre Manuel Valls s'est dit convaincu jeudi que "la confiance revenait en France" mais les indicateurs ou sondages dévoilés le même jour ne vont pas tout à fait dans ce sens.

"Ce qui est en train de se passer, c'est que la confiance revient en France", a déclaré M. Valls sur l'antenne de BFMTV.

Toutefois, selon l'institut de statistiques Insee, le climat des affaires en France, mesuré par un sondage auprès des entreprises, est tout au plus resté stable en octobre dans l'ensemble des secteurs économiques, à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme.

Dans l'ensemble, "l'indicateur de retournement pour l’ensemble des secteurs reste dans la zone indiquant une situation défavorable", comme le mois précédent, a relevé l'institut de statistiques, ce qui veut dire que l'économie n'est pas entrée dans une phase de reprise franche.

L'industrie manufacturière donne une petite raison d'espérer: le climat des affaires y progresse d'un point (à 97) par rapport à septembre.

- Commandes inférieures à la normale -

Les carnets de commandes globaux sont stables par rapport au mois précédent, mais les carnets de commandes étrangers se dégradent légèrement, les deux restant nettement inférieurs à la normale, selon l'Insee.

La société d'études économiques Markit, qui elle aussi sonde chaque mois les entreprises françaises, est plus franchement pessimiste que l'Insee.

Selon elle, l'activité du secteur privé en France s'est encore contractée en octobre, dans tous les secteurs. L'indice la mesurant touche son plus bas niveau en huit mois à 48,0 points.

Le baromètre met en évidence un taux de suppression de postes "à son plus haut niveau depuis avril 2013" et la plus forte baisse des nouvelles commandes depuis 16 mois dans les entreprises françaises, selon Markit, qui l'établit en interrogeant 750 sociétés dans l'industrie et les services.

Les entreprises françaises, pour arracher de nouveaux contrats, ont aussi procédé selon Markit à la plus forte baisse de leurs tarifs depuis cinq ans, malgré une hausse de leurs coûts.

Julien Manceaux, analyste chez ING, estime dans une note qu'"il faudrait des niveaux de confiance bien plus élevés pour voir un réel rebond de la croissance au quatrième trimestre".

"Ces enquêtes continuent de dépeindre une situation économique morose, qui résiste à la baisse mais sans élan pour se redresser. La croissance a été nulle au premier semestre 2014, nous nous attendons (...) à ce qu’elle le soit encore au second", écrit pour sa part Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas.

A ce tableau peu reluisant viennent s'ajouter deux sondages parus jeudi, portant sur les investisseurs américains et sur les particuliers.

- Les investisseurs américains toujours plus désabusés -

L'attractivité de la France vis-à-vis des entreprises américaines a atteint un nouveau point bas cette année, selon une enquête réalisée par la chambre de commerce américaine en France et le cabinet de conseil Bain.

"Seulement 12% des répondants estiment que la perception de la France par leur maison mère est positive", note l'étude, réalisée auprès de 83 dirigeants de filiales françaises de sociétés américaines.

Ce résultat traduit une chute continue de l'image de la France auprès de ceux qui restent les premiers investisseurs dans le pays, avec environ 4.000 entreprises employant plus de 440.000 salariés : cette proportion était de 13% l'an dernier, de 22% en 2012 et de 56% en 2011.

S'y ajoute un sondage Harris Interactive publié jeudi et commandé par l'Institut Montaigne et le cabinet Tilder, selon lequel un Français sur deux pense que l'Hexagone ne renouera pas avec la croissance dans les dix années à venir.

A l'inverse, ils sont 46% à estimer que la croissance sera bel et bien au rendez-vous. Les moins de 30 ans interrogés sont plus optimistes avec 57% de "oui".

"La grande majorité des répondants ne revendique aucune certitude mais se reporte plutôt sur les réponses +probablement+ ou +probablement pas+, signe que les perspectives d'avenir apparaissent particulièrement incertaines aux yeux des personnes interrogées", interprète l'institut Harris Interactive.

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