PARIS (Reuters) - Arianespace a pris pour 2016 la résolution de réaliser huit lancements avec la fusée européenne Ariane 5, ce qui lui permettrait d'augmenter son chiffre d'affaires, a déclaré mardi son PDG Stéphane Israël.
Au total, Arianespace prévoit 11 lancements cette année, en comptant la petite fusée Vega et le lanceur russe Soyouz, contre 12 en 2015.
Le groupe européen s'appuiera sur la dynamique du marché des petits et moyens satellites mais constate une concurrence accrue sur les gros satellites, avec le retour en force du russe Proton avec des prix cassés, a souligné Stéphane Israël lors d'une conférence de presse.
Arianespace ne se lancera pas dans la "course à l'échalote" pour réduire les coûts face à Proton ou à l'américain SpaceX, a-t-il ajouté, appelant les gouvernements européens et les opérateurs de satellites à prendre leurs responsabilités.
"Il faut un véritable pacte des acteurs privés (...) et des acteurs publics", a expliqué celui qui a été directeur de cabinet du ministre de l'Industrie et du Redressement productif Arnaud Montebourg. "Nous avons besoin de nous battre à armes égales avec nos concurrents."
En 2015, Arianespace a atteint ses objectifs, avec six lancements avec Ariane 5, trois avec Soyouz et trois avec Vega, donnant un chiffre d'affaires record supérieur à 1,4 milliard d'euros et un résultat opérationnel qui devrait ressortir à l'équilibre lors de la clôture des comptes annuels.
En 2016, Arianespace, dont le carnet de commandes dépasse 5,3 milliard d'euros, procédera à un lancement sur Soyouz et à deux sur Vega, en plus du pari "ambitieux" des huit lancements prévus pour Ariane.
Airbus Safran (PA:SAF) Launchers (ASL), coentreprise à parité entre Airbus Group (PA:AIR) et Safran, détiendront environ les trois quarts du capital d'Arianespace après le rachat des 34% du Centre national d'études spatiales (Cnes), une opération toujours en cours.
Arianespace prévoit en outre cette année de démarrer la commercialisation d'Ariane 6 et de Vega C, les nouvelles versions des deux lanceurs prévues respectivement pour 2020 et 2018, après une revue de ces programmes prévue à l'automne.
Les Etats membres de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui s'étaient engagés fin 2014 à dépenser huit milliards d'euros sur dix ans, dont quatre milliards pour les seules Ariane 6 et Vega C, se retrouveront pour une nouvelle réunion ministérielle en décembre à Lucerne (Suisse).
(Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez)