par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - François Hollande préside lundi le troisième 14-Juillet de son quinquennat sous le double signe du souvenir, avec le défilé militaire du centenaire de la Guerre 1914-18, et d'une actualité chargée en ce début d'été de crispations politiques et sociales.
Le chef de l'Etat prendra la parole à 13h15 en direct de l'Elysée, où il sera interrogé pendant une trentaine de minutes par les journalistes David Pujadas (France 2) et Gilles Bouleau (TF1).
François Hollande "parlera de la Nation, de rassemblement", dit son entourage, qui décrit un président soucieux de donner des perspectives à un pays déboussolé par la crise et un chômage qui ne recule pas.
"Il souhaite retracer le fil du quinquennat, donner un sens aux réformes", dit un conseiller.
"Il parlera des réformes conduites depuis le 14 janvier, date de la conférence de presse qui avait lancé le pacte de responsabilité. Il donnera le programme de la rentrée et les perspectives du quinquennat pour les années 2015 à 2017".
Aucune annonce majeure n'est attendue lors cette interview, mais l'actualité sera passée en revue, comme la colère des "frondeurs" du Parti socialiste ou la mise en oeuvre laborieuse du pacte de responsabilité, que le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg souhaite réorienter dans un sens plus favorable aux ménages.
Malgré des résultats économiques timides, le président le plus impopulaire de la Ve République a connu une légère embellie dans les sondages ces dernières semaines.
Il espère confirmer cette amorce en revenant au contact des Français, comme jeudi sur la route du Tour de France où il a enchaîné bains de foule et hommages aux "poilus" tombés sur le Chemin des Dames.
Les nombreuses cérémonies du centenaire de la Grande guerre et le 70e anniversaire de la libération de la France de l'Allemagne nazie en 1944 donnent une nouvelle dimension au chef de l'Etat, qui fait régulièrement l'objet de procès en image et en indécision.
80 PAYS INVITÉS SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES
A ceux qui craignent de le voir cantonné à un rôle de représentation, un ministre souligne l'importance des symboles.
"Le président doit rester dans les commémorations, c'est très important, ne serait-ce que pour renvoyer à leur image lamentable ceux qui avaient sifflé le 11 novembre" dernier sur les Champs-Elysées, dit-il.
Lundi il présidera un défilé exceptionnel auquel ont été conviés l'ensemble des belligérants impliqués dans le premier conflit mondial, soit environ 80 pays.
Au dernier décompte, 76 pays ont répondu positivement et la plupart défileront sur les Champs-Elysées, où le cortège militaire sera lancé par des soldats en tenue d'époque et conclu par une chorégraphie.
Mais à la différence du 70e anniversaire du Débarquement, marqué par la participation d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement en Normandie, la représentation se fera à un degré moindre, souvent au niveau du ministre de la Défense.
Jusqu'en 2018, cérémonies et événements de toutes sortes, dont un millier ont reçu le label officiel du Centenaire, vont se multiplier en souvenir du traumatisme qui a touché au coeur toutes les familles françaises.
Cette guerre constitue "la plus grande épreuve qu'ait jamais traversé la société française: pendant 52 mois, tous les Français ont vécu dans l'angoisse de la perte d'un être cher", rappelle l'historien Antoine Prost.
La Première guerre mondiale a fait 1,4 million de morts en France, soit un millier par jour.
(édité par Yann Le Guernigou)