PARIS (Reuters) - Manuel Valls a dressé mercredi le portrait du président de la République idéal, au moment où son ancien ministre Emmanuel Macron se déclarait candidat, jugeant indispensables une longue expérience et le refus des aventures individuelles.
Le Premier ministre multiplie les signes en direction d'une gauche de gouvernement en plein doute et donnée battue par les sondages pour la convaincre qu'il serait le seul recours si François Hollande renonçait à se présenter.
Evoquant le scrutin du printemps, Manuel Valls a jugé que "pour porter cette responsabilité, il faut une éducation à la conduite du pouvoir, à la responsabilité, un sens de l'Etat, il faut de l'expérience, une expérience qui a été éprouvée par le temps, il faut de la force et non pas de la légèreté".
Le chef du gouvernement a évoqué "ce processus quasi laborieux, ce lien avec les Français, cette projection vers l'avenir", lors d'un discours à l'université de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise).
"L'exercice du pouvoir, c'est une éthique de responsabilité, c'est savoir tenir bon, c'est avoir le sens de l'intérêt général, le sens du collectif, refuser les aventures individuelles, c'est savoir résister à toutes les pressions, au fatalisme et surtout à ceux qui vous disent que rien n'est possible, que c'est difficile, que ça ne se fait pas ou encore qu'on ne peut rien faire de plus", a ajouté Manuel Valls.
Présent à Cergy-Pontoise, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen a affirmé ne pas être surpris par la candidature d'Emmanuel Macron.
L'élection présidentielle à venir, "ce n'est pas l'affrontement de personnes ou un théâtre d'acteurs", a déclaré sur BFM TV ce proche de Manuel Valls. "Il faut que les progressistes trouvent des réponses aux angoisses profondes qui existent dans ce pays sur le sens et l'avenir de notre société."
Décrivant Manuel Valls comme "un homme d'ordre, de rigueur, un républicain engagé", Jean-Marie Le Guen a dit voir dans le discours du Premier ministre sur l'éducation "une façon de se projeter dans l'avenir et d'appeler tous nos concitoyens à se projeter dans cette nouvelle société."
François Hollande s'était refusé mardi à tout commentaire sur la candidature annoncée d'Emmanuel Macron, insistant sur la cohésion et le rassemblement dont la France a besoin sous peine de décliner.
(Jean-Baptiste Vey, avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)