Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, invité de la fondation France-Israël, a fait part de son "inconfort philosophique" concernant le débat suscité par la déchéance de la nationalité, sur laquelle les députés se prononçaient au même moment à l'Assemblée nationale.
"J'ai, à titre personnel, un inconfort philosophique avec la place que ce débat a pris. On ne traite pas le mal en l'expulsant de la communauté nationale, il faut prévenir et punir implacablement", a déclaré M. Macron, interrogé sur le sujet, pendant une conférence à laquelle assistaient environ 800 personnes mardi soir.
"De quoi parle-t-on? De déchoir de la nationalité des femmes et des hommes qui sont dans des projets terroristes, c'est-à-dire de destruction. Donc il faut le prendre comme une situation extrême", a aussitôt rappelé le ministre de l'Economie.
Selon Emmanuel Macron, "il faut prendre le problème comme tel, ni plus ni moins. Pas comme un débat sur la binationalité ni comme un débat sur la nationalité française".
Le ministre de l'Economie s'exprimait alors que les députés se prononçaient sur l'amendement du gouvernement qui inscrit la déchéance de la nationalité dans la Constitution, sans faire de référence à la binationalité.
L'Assemblée nationale a adopté l'amendement à une très courte majorité (168 voix en faveur contre 148) pour le principe de déchéance de la nationalité envers une personne "lorsqu'elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation".
La révision de la Constitution, après un passage devant le Sénat, devra être votée à une majorité des trois-cinquièmes des parlementaires réunis en Congrès pour être effective.