WASHINGTON (Reuters) - La justice américaine a annoncé jeudi avoir retenu 17 chefs d'inculpation supplémentaires contre le fondateur du site WikiLeaks, Julian Assange, accusant le lanceur d'alertes australien d'avoir conspiré pour obtenir des informations classifiées et dévoilé l'identité de sources confidentielles.
Après l'arrestation de Julian Assange par les autorités britanniques le mois dernier, le département américain de la Justice avait déjà inculpé l'Australien de complot en vue de pirater en 2010 un ordinateur du gouvernement américain avec l'aide de Chelsea Manning, ancienne analyste de l'US Army.
Dans un communiqué, le département de la Justice a déclaré qu'Assange, en plus d'avoir encouragé Manning à dérober des dossiers confidentiels, a mis en danger la vie de nombreuses sources des services américains - parmi lesquelles des journalistes, chefs religieux, opposants politiques et défenseurs des droits de l'homme - en dévoilant leur identité.
Selon des représentants des autorités américaines, le département d'Etat avait demandé à Assange de ne pas révéler l'identité de ces sources mais WikiLeaks avait ignoré l'avertissement.
"Ces chefs d'inculpation sans précédent démontrent la gravité de la menace à laquelle font face tous les journalistes dans leur volonté d'informer le public sur des actions entreprises par le gouvernement américain", a déclaré Barry Pollack, l'avocat d'Assange aux Etats-Unis.
Julian Assange a été arrêté le 11 avril dernier par la police britannique à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il s'était réfugié en 2012.
Il est actuellement détenu en Grande-Bretagne où la justice l'a condamné au début du mois à une peine de prison de 50 semaines pour avoir enfreint les conditions de sa mise en liberté conditionnelle.
Le fondateur de WikiLeaks a déclaré ce mois-ci qu'il s'opposait à son extradition vers les Etats-Unis, qui lui reprochent la publication en 2010 de centaines de milliers de documents confidentiels, dont des rapports militaires sur l'Afghanistan et l'Irak ainsi que des notes diplomatiques.
(Sarah N. Lynch et Mark Hosenball; Jean Terzian pour le service français)