LONDRES (Reuters) - Barack Obama a recommandé vendredi aux électeurs britanniques de se prononcer en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, afin de garantir la place de la Grande-Bretagne dans le monde et la solidité du bloc, à deux mois du référendum du 23 juin.
Le président américain est arrivé jeudi soir à Londres pour une visite placée sous le signe de l'avenir européen de la Grande-Bretagne dont la place dans l'Union rend selon lui le monde plus sûr, plus prospère et plus à même de combattre le terrorisme.
"La question du maintien ou non du Royaume-Uni dans l'UE relève de la décision des électeurs britanniques (...) Cela dit, je dirai avec la franchise d'un ami que l'issue de votre décision est un sujet de profond intérêt pour les Etats-Unis", écrit-il dans une tribune que le Telegraph a mise en ligne jeudi soir peu après son arrivée.
"L'Union européenne ne modère pas l'influence britannique, elle la magnifie", ajoute-t-il.
Barack Obama, arrivé en provenance d'Arabie saoudite, déjeunera vendredi au chateau de Windsor avec la reine Elizabeth, qui a fêté ses 90 ans jeudi. Il aura ensuite un entretien avec le Premier ministre David Cameron, chef de file du camp du "In".
La prise de position du chef de la Maison blanche n'a pas été du goût des partisans d'une sortie de l'Union, à l'image du maire de Londres, Boris Johnson, qui juge ne pas avoir de leçon à recevoir de la part des Américains sur la question de l'appartenance au bloc communautaire.
"De la part des Etats-Unis, nous dire, au Royaume-Uni, que nous devons renoncer à une part si importante de notre démocratie, c'est un exemple saisissant du principe du 'faites ce que je dis, pas ce que je fais'", écrit Boris Johnson dans le Sun. "C'est incohérent, contradictoire, et, oui, tout à fait hypocrite", ajoute-t-il.
Jeudi, Nigel Farage, un autre partisan du Brexit, a été plus direct en recommandant au président américain de "s'occuper de ses fesses".
"C'est une ingérence malvenue de la part du président américain le plus anti-britannique qui ait jamais été. Fort heureusement, il ne restera plus longtemps en poste", a-t-il déclaré à Reuters.
(Roberta Rampton et Sarah Young; Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour le service français, édité par Marc Angrand)