STRASBOURG (Reuters) - Stéphane Breitwieser, célèbre pour avoir volé plusieurs centaines d'objets d'art en France, en Allemagne et en Suisse il y a une vingtaine d'années, a été de nouveau interpellé pour des vols commis dans des musées en France et en Allemagne.
L’Alsacien de 47 ans a été mis en examen jeudi par un juge de Sarreguemines (Moselle) et placé en détention provisoire, a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
Petit-neveu du peintre mulhousien Robert Breitwieser, il a été condamné par deux fois à trois années de prison, en 2005 pour une première série de faits, puis en 2013 après une première récidive. Il était sorti de prison en 2015.
"L’enquête est partie d’une plainte, en 2016, d’un collectionneur de la région parisienne qui avait acheté un presse-papiers sur le site E-Bay et dont il s’est aperçu qu’il s’agissait d’un objet volé", a expliqué à Reuters le procureur de Sarreguemines, Jean-Luc Jaeg.
Datant de 1848, l’objet en cristal provenait du musée de la cristallerie Saint-Louis, de Saint-Louis-lès-Bitche, où un total de huit presse-papiers ont été dérobés.
L’adresse IP du vendeur en ligne correspondant au domicile de la grand-mère de Stéphane Breitwieser, les enquêteurs de la gendarmerie ont orienté leurs investigations vers le petit-fils dont le domicile de Marmoutier (Bas-Rhin) a été perquisitionné mardi, révélant une véritable caverne d’Ali Baba.
"Le problème, maintenant, c’est qu’il faut faire le tri dans la masse énorme de ce qui a été retrouvé chez lui", explique le procureur.
Les enquêteurs ont pu, dans un premier temps, identifier notamment des pièces romaines d’une valeur de 8.000 euros, volées dans le Bas-Rhin, ainsi qu’une pièce de marqueterie originaire d’un musée de Guebwiller dans le Haut-Rhin.
Des policiers allemands, venus en observateurs, ont reconnu des objets volés dans des musées des Laender limitrophes.
Stéphane Breitwieser, qui n’a pas d’activité professionnelle déclarée, n’a reconnu qu’une petite partie des vols, disant avoir acheté la majorité des objets pour les revendre.
Une somme de 163.000 euros en petites coupures a par ailleurs été découverte dans des seaux, au domicile de sa mère qui vit également à Marmoutier.
La sexagénaire a été mise en examen pour non-justification de ressources et recel, s’agissant du chocolat que son fils dérobait à son intention, comme il volait dans les commerces des sacs à main pour sa compagne.
Cette dernière, qui l’accompagnait dans ses expéditions, a été mise en examen pour vol en réunion.
Stéphane Breitwieser avait été arrêté une première fois fin 2001 en Suisse, où il a purgé une peine de quatre ans de prison pour soixante-neuf vols commis dans la Confédération, avant d’être extradé vers la France où il avait également sévi.
Dans le cadre de cette procédure, il a reconnu avoir commis un total de 174 vols entre 1995 et 2001 dans sept pays européens et amassé 239 objets dont la plupart ont été jetés ou détruits par sa mère lorsque celle-ci a appris son arrestation.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)