LONDRES (Reuters) - Les discussions menées depuis un mois et demi entre le gouvernement britannique et l'opposition travailliste pour tenter de sortir le Brexit de l'impasse sont sur le point de s'achever sur un constat d'échec, a rapporté samedi la BBC sans citer de sources.
Une source au sein du Labour a confirmé cette information, expliquant que cela n'aurait "aucun sens" pour son parti de conclure un accord avec un gouvernement plus fragile que jamais.
"Il n'y a aucune chance de parvenir à un accord pour le moment", a dit cette source, qui a requis l'anonymat. "Nous ne pouvons pas conclure un accord avec un gouvernement qui est sur le point de s'effondrer."
La Première ministre, Theresa May, a annoncé jeudi qu'elle fixerait début juin le calendrier de l'élection d'un nouveau dirigeant conservateur, et donc de son départ du pouvoir, après avoir soumis une quatrième fois au vote du Parlement l'Accord de Brexit négocié avec l'Union européenne.
Selon la BBC, Theresa May et Jeremy Corbyn, le chef de file du Labour, prévoient de mener d'ici-là une "nouvelle phase" de discussions en vue d'organiser une série de votes au Parlement pour essayer de faire émerger un consensus.
Si Tories et Labour n'arrivent pas à s'entendre, le Royaume-Uni devra se résigner à la tenue d'un nouveau référendum, a estimé vendredi le travailliste Hilary Benn, président de la commission du Brexit au Parlement.
"Si les discussions ne mènent nulle part, alors de mon point de vue, il n'y a qu'une conclusion possible", a-t-il déclaré sur les ondes de la BBC.
"Il n'y a que deux moyens de sortir de la crise du Brexit: soit le Parlement vote un accord, soit nous retournons devant le peuple britannique pour lui demander de trancher."
La Chambre des communes a rejeté à trois reprises l'Accord de sortie de l'Union européenne négocié par Theresa May avec Bruxelles, repoussant la date du Brexit du 29 mars au 31 octobre au plus tard.
Le gouvernement a annoncé qu'il soumettrait une nouvelle fois le texte au vote des députés au cours de la semaine du 3 juin mais les conservateurs eurosceptiques ont d'ores et déjà prévenu qu'ils voteraient contre, malgré les efforts de Theresa May pour les amadouer en promettant son départ.
(Guy Faulconbridge et Andrew MacAskill; Tangi Salaün pour le service français, édité par Marc Angrand)