PARIS (Reuters) - L'ancien ministre de l'Intérieur UMP Claude Guéant a été placé vendredi en garde à vue par la police judiciaire dans une affaire de vente présumée de tableaux, a-t-on appris de source judiciaire.
L'ex-secrétaire général de l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy est entendu depuis 6h45, a-t-on précisé de même source, confirmant une information du site internet de L'Express.
Les enquêteurs s'interrogent sur l'origine d'une somme de plus de 500.000 euros versée sur son compte.
Claude Guéant avait justifié cette somme par la vente de deux tableaux du peintre hollandais Andries van Eertvelt à un avocat malaisien.
"Des personnes m'ont mis en relation avec un avocat malaisien qui était désireux d'acheter ces toiles pour un client. Je ne sais pas si finalement c'était pour un client ou bien pour lui-même", avait-il dit à RTL.
Il avait parlé de tableaux qu'il avait achetés une vingtaine d'années plus tôt, "à un prix très très inférieur".
Mais les enquêteurs se demandent si le cabinet d'avocat ne serait pas une simple boîte à lettres dans la transaction et si cette vente de tableaux ne cache pas des mouvements de fonds suspects, le chiffre de 500.000 euros leur apparaissant supérieur au prix du marché.
Claude Guéant avait déjà été placé en garde à vue en 2013 dans le cadre d'une enquête préliminaire sur des primes en liquide perçues alors qu'il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur.
Puis, en 2014, dans l'enquête sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié Bernard Tapie en 2008. Il n'a cependant pas été mis en examen.
Son avocat, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, avait dénoncé "un dénigrement", "une orchestration politique" dont serait victime, selon lui, l'ancien secrétaire général de l'Elysée.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)