BOSTON (Reuters) - La cour suprême de justice du Massachusetts a confirmé mercredi la condamnation pour homicide d'une femme de 22 ans jugée pour avoir poussé son petit ami au suicide en 2014 par une série de textos.
L'affaire, illustrant les risques du cyberharcèlement, a eu un retentissement national aux Etats-Unis.
Lors du premier procès, en 2017, les avocats de Michelle Carter avaient dénoncé un jugement sans précédent tandis que les militants des libertés civiles estimaient que les juges étaient allés trop loin.
L'accusée avait été condamnée à deux ans et demi de prison, dont quinze mois ferme. Sa peine a été suspendue le temps d'examiner son appel.
Michelle Carter, âgée de 17 ans à l'époque des faits, était poursuivie pour avoir conduit son ami Conrad Roy, 18 ans, à mettre fin à ses jours par asphyxie en s'enfermant dans sa voiture et en y injectant du monoxyde de carbone.
En première instance, les procureurs avaient démontré que le jeune homme était sorti de sa voiture mais que sa petite amie lui avait ordonné, par texto, d'y remonter.
Les sept magistrats de la cour suprême du Massachusetts ont jugé à l'unanimité que l'accusée, "par sa conduite gratuite et irresponsable, avait causé la mort de la victimes par suicide".
Ils ont également confirmé que l'accusée avait auparavant exercé via ses SMS une "pression constante" sur son petit ami, lui demandant de lui promettre de se suicider et l'aidant à planifier son geste.
L'argument de la défense, qui s'est appuyée sur la liberté d'expression garantie par la Constitution, a été rejeté, la cour suprême soulignant que son arrêt ne repose pas seulement sur les mots exprimés par l'accusée, mais aussi sur son comportement.
L'avocat de Michelle Carter, Daniel Marx, a indiqué qu'il étudiait la possibilité de saisir la Cour suprême des Etats-Unis.
(Nate Raymond; Henri-Pierre André pour le service français)