PARIS (Reuters) - La convention qui régira les relations entre l'Etat, l'assurance chômage (Unedic) et Pôle emploi en 2015-2018, diffusée mercredi par le ministère du Travail, prévoit un renforcement du contrôle et de l'"accompagnement" des chômeurs.
Ce document, qui sera signé jeudi par l'Etat et ses deux partenaires, fixe notamment pour objectif à Pôle emploi de "renforcer la personnalisation" de cet accompagnement "pour améliorer le retour à l'emploi".
Cette personnalisation passera par un premier "entretien de situation" du demandeur d'emploi avec un conseiller dans un délai de deux à quatre semaines après sa demande d'inscription.
Chômeurs et conseillers devront formaliser des "engagements réciproques" dans une "logique de responsabilisation et de dynamisation de la recherche d'emploi".
"Pôle emploi améliorera sa capacité de contrôle de la recherche d'emploi, visant à s'assurer que le demandeur d'emploi accomplit des actes positifs de recherche d'emploi (...) selon des modalités opérationnelles qui seront précisées courant 2015", poursuit cette convention de 40 pages.
En contrepartie, l'opérateur du service public de l'emploi devra améliorer l'accès des chômeurs à la formation, aux aides, aux prestations, à la mobilité professionnelle, et maintenir une présence suffisante sur le territoire.
En 2014, plus de 96% des demandeurs d'emploi se trouvent à moins de 30 minutes d'une agence, d'un relais ou d'une permanence de Pôle emploi, précise le texte.
L'opérateur devra également développer des services en ligne accessibles à tous les demandeurs d'emploi, ainsi qu'aux entreprises, et 700 conseillers dédiés à un accompagnement "intensif" des jeunes seront déployés en 2015.
La convention prévoit un doublement du nombre de demandeurs d'emploi en "accompagnement intensif", qui passera de 203.000 à 460.000 d'ici 2017.
La convention fixe enfin pour objectif à Pôle emploi de renforcer la prévention et la lutte contre la fraude.
MIEUX RÉPONDRE AUX EMPLOYEURS
Côté employeurs, Pôle emploi mettra en place en 2015 des équipes de conseillers spécialisés dans les services aux entreprises, notamment en direction des TPE et PME, pour mieux faire correspondre offre et demande.
"Pôle emploi doit être, davantage qu'aujourd'hui, un intermédiaire de confiance pour les entreprises sur les question de recrutement, notamment pour les moins autonomes d'entre elles", lit-on dans la convention.
L'organisme étudiera ainsi la possibilité de simplifier les contacts entre ses équipes et les entreprises et proposera des services renforcés aux employeurs qui rencontrent des difficultés de recrutement
Sauf modification significative de la trajectoire des finances publiques, l'Etat assurera à Pôle emploi une subvention de 1,507 milliard d'euros par an.
Cette subvention pourra toutefois être "ajustée à la baisse" si une diminution du nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité ou à activité réduite sous le seuil de quatre millions et du nombre de demandeurs de longue durée sous 1,180 million est constatée six mois de suite.
Fin octobre, le nombre de demandeurs de catégories A (sans activité), B et C (activité réduite) s'élevait à 5,154 millions en France métropolitaine, 5,457 millions avec les départements et territoires d'outre-mer, selon le ministère du Travail.
Le nombre de demandeurs de ces catégories inscrits depuis un an ou plus s'élevait à 2,221 millions en France métropolitaine et à 2,385 millions dans la France entière.
La contribution de l'Unedic à Pôle emploi est fixée à 3,242 milliards d'euros pour la seule année 2015.
La mise en oeuvre des nouvelles mesures prévues par la convention nécessitera "des gains d'efficience" équivalents à 2.000 postes à taux plein, qui seront dégagés par un effort sur l'organisation de l'accueil et le recours accru au numérique.
(Emmanuel Jarry, édité par Gérard Bon)