PARIS (Reuters) - La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, vivement critiquée par les défenseurs des droits de l'Homme et l'opposition en France pour son éloge du régime de Fidel Castro, a réaffirmé mercredi que Cuba n'était selon elle pas une "dictature".
Des appels à la démission avaient accueilli ses propos controversés tenus à La Havane, où Ségolène Royal représentait la France aux funérailles du dirigeant cubain.
"Je me suis exprimée sur la situation actuelle d'un pays, d'un pays magnifique et d'un pays courageux qui est en train de s'ouvrir et qui reçoit quatre millions de visiteurs et de touristes par an", a-t-elle dit lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Vous n'allez pas dire que quatre millions de personnes se rendent dans une dictature, ce n'est pas vrai", a-t-elle ajouté sous les protestations bruyantes de l'opposition. "Il faudra m'expliquer pourquoi vous n'agressez pas de la même façon le Pape, qui s'est rendu deux fois à Cuba et qui a rencontré personnellement Fidel Castro."
En marge des funérailles de Fidel Castro, l'ancienne compagne de François Hollande a notamment déploré samedi "beaucoup de désinformation" envers "un monument de l'Histoire" sur les violations des droits de l'Homme reprochées par l'Onu et l'opposition cubaine au régime castriste.
"Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’Homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas", a-t-elle déclaré à des journalistes.
"Fournissez-moi des listes de prisonniers politiques et à ce moment-là on pourra faire quelque chose, ce n'est pas le cas. Moi je considère qu'il y a beaucoup de désinformation parce que ça ne correspond pas au modèle que les Etats-Unis d'Amérique à l'époque ont voulu imposer à Cuba", a-t-elle ajouté.
Les attaques ont fusé, du centriste François Bayrou, qui a fustigé "pire qu'une faute politique", à l'ancien Premier ministre (Les Républicains) Jean-Pierre Raffarin, qui a suggéré que le remaniement consécutif à la démission de Manuel Valls soit l'occasion d'évincer la numéro trois du gouvernement.
Ségolène Royal est toujours ministre de l'Ecologie dans le gouvernement de Bernard Cazeneuve.
(Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)