PARIS (Reuters) - Le gouvernement a présenté mardi soir une série de mesures pour lutter contre l'homophobie en réponse à l'augmentation du nombre d'agressions de cette nature.
"Ce qu'on constate au quotidien, c'est que beaucoup n'osent pas forcément porter plainte", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner à la presse, lors d'une visite dans les locaux de l'association SOS Homophobie. "Il faut libérer la parole et il faut faire en sorte que les sanctions soient les plus systématiques possibles."
Il était accompagné par la ministre de la Justice, Nicole Belloubet et par la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
Nicole Belloubet a proposé, entre autres, de permettre de porter plainte en ligne, d'améliorer la formation des magistrats, de développer les référés civils permettant de bloquer les sites diffusant des contenus haineux sur internet, ainsi que de développer les ordonnances pénales qui "permettent de réagir beaucoup plus rapidement".
Christophe Castaner a évoqué un doublement des effectifs de la cellule "haine-discrimination" de la plate-forme Pharos qui permet de signaler en ligne les contenus et comportements illicites sur internet.
Le ministre a également dit souhaiter mettre en place des référents LGBT dans les commissariats et groupements de gendarmerie. "Pour ce qui concerne le ministre de l'Intérieur, c'est la question de la formation des femmes, des hommes, des policiers, gendarmes qui, dans l'accueil, doivent être présents et accompagner ceux qui viennent et qui portent plainte", a-t-il ajouté.
Selon le ministère de l'Intérieur, les plaintes pour agressions homophobes sont en augmentation de 15% depuis le début de l'année.
Le gouvernement devrait proposer une feuille de route d'ici la fin de l'année en tenant compte des propositions des associations.
SOS Homophobie réclame la mise en place d'une campagne nationale de sensibilisation sur l'homophobie et ses conséquence sur les victimes, une formation initiale obligatoire des professeurs de collèges et lycées, des magistrats, des policiers et des gendarmes et l'augmentation du budget dédié à la lutte contre la haine anti-LGBT.
(Caroline Pailliez, édité par Danielle Rouquié)